Après trois mois de crise autour de la réforme des retraites, Emmanuel Macron s'est exprimé ce lundi soir devant les Français, durant 13 minutes. Le Président a-t-il su trouver les mots ? Pas vraiment, mais il a coché toutes les cases.
D’abord, la case "colère". Pour dire qu’il comprenait que la réforme des retraites avait suscité beaucoup de mécontentement. Il a entendu cette colère mais il n’en démord pas, parce que cette réforme, il fallait la faire, pense-t-il. Il a ensuite dit "apaisement et action" : 100 jours d’apaisement et d’action, en promettant jusqu’à l’été d’être au travail.
On a compris que la Première ministre livrera dans quelques jours un nouveau discours de politique générale autour de 4 chantiers : travail, sécurité, justice et progrès. Mais 100 jours pour agir, cela sonne comme un air de faux départ. Parce que ce sont des axes qui ont déjà été évoqués. On n’a rien de concret.
Voici trois exemples. Ce qu’il a dit sur les patients atteints de maladies chroniques, qui vont désormais avoir - enfin - un médecin traitant : cela concerne 700.000 personnes, et a déjà été annoncé il y a plus d’un mois par son ministre de la Santé, François Braun. On attend les médecins !
Comme la lutte contre la fraude sociale, que le Président a également évoqué hier soir. Gabriel Attal, le ministre de Comptes publics, avait déjà laissé entendre début mars qu’il préparait un plan. On attend le plan !
Quant aux services publics, dont Emmanuel Macron nous parle depuis le précédent quinquennat : on attend qu’ils fonctionnent, qu’ils répondent. Parce qu’un pays comme la France, qui n’est pas capable de délivrer des cartes d’identité ou des passeports, cela pose question !
Il n’y avait pas d’élan dans la prise de parole du Président. On ne sait toujours pas où il veut aller, ni comment il entend retisser le lien avec les Français.
Alba Ventura
Le Président a aussi coché la case "négociations", ce qui est sans doute le plus nouveau dans son discours. Car durant la réforme des retraites on a surtout entendu le terme "concertation", mais pas "négociation", parce qu’il n’y avait rien à négocier.
Puis il a coché la case "élan" : Emmanuel Macron dit vouloir "retrouver l’élan de la nation". Et là, on peut être perplexe. Parce qu’il n’y avait pas d’élan dans la prise de parole du Président. On ne sait toujours pas où il veut aller, ni comment il entend retisser le lien avec les Français. On ne sait pas non plus ce qu’il entend par de "nouvelles concertations" à travers tout le territoire.
Le Grand Débat, il l’a déjà fait. Les conventions citoyennes, il en déjà lancé deux sur l’écologie et la fin de vie, avec plus ou moins de succès. Pour dire la vérité, il n’y avait pas vraiment de cap hier soir. Et ce, même en voulant donner une image, celle de Notre-Dame, lorsqu’il dit : "vous ne m’avez pas cru lorsque j’ai dit qu’on allait la reconstruire en 5 ans".
Un Président sans élan qui propose de reconstruire le pays en 5 ans, cela parait extraordinairement compliqué !
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