ÉDITO - Allocution d'Emmanuel Macron : Alba Ventura prévoit "une intervention sur le fil du rasoir"

Après plusieurs semaines de silence, Emmanuel Macron s'apprête à prendre la parole ce lundi soir à 20 heures. Que pourrait dire le Président aux Français, afin de relancer son quinquennat après l'épisode épineux de la réforme des retraites, peut-on s'attendre à une initiative de sa part ? Si c’est le cas, c’est un secret bien gardé. Parce qu’en général, il y a toujours quelques fuites avant une allocution comme celle-ci. Mais avec Emmanuel Macron, on ne sait jamais.
 
Rappelez-vous comment il avait inventé le "Grand Débat", à travers tout le pays, à la suite du mouvement des Gilets Jaunes. Il venait annoncer une sorte de temps d’apaisement, un retour au calme. Sauf que cette fois, visiblement, nous ne sommes pas dans un temps de pause : on entend encore les uns et les autres parler de la poursuite des réformes.

Le plus probable pour ce soir, est donc un temps d’explication. De la réforme d’abord, le Président va s’adresser à ceux qui n’ont pas compris ce projet sur lequel on a tout entendu : on est passé d’une réforme juste, à une réforme pour financer les retraites, puis pour financer l’avenir, puis pour rassurer les marchés. Il devrait aussi s’adresser à ceux qui la pensent cette réforme utile. On ne les entend pas, mais il y en a qui pensent que le projet de loi était nécessaire.

Des syndicats aux Français, une manœuvre périlleuse

Puis au-delà des retraites, le Président doit expliquer ce qu’il veut faire. Quel est le cap de son quinquennat ? Quel sens veut-il donner à son mandat ? Il ne peut pas rester le président qui n’en fait qu’à sa tête et qui déroule comme un rouleau compresseur. Ce qui signifie tendre la main aux syndicats et aux oppositions. Mais avec les syndicats, cela risque d'être compliqué.

Là où le Président peut une nouvelle fois envoyer des signes, c’est à la droite

Alba Ventura

Car entre eux et le Président, nous n'en sommes pas encore à la période de "convalescence", pour reprendre le terme de la Première Ministre. C'est encore bien fracturé. On a des syndicats qui restent unis et qui se sont donné rendez-vous pour le 1er mai. En attendant, ils ont infligé un sacré camouflet à Emmanuel Macron en refusant son invitation à l’Elysée. On est bien au-delà du dialogue de sourds.

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Là où le Président peut une nouvelle fois envoyer des signes, c’est à la droite. On voit bien que la poutre bouge encore, comme le dit si bien Édouard Philippe, c’est-à-dire qu’il y a des personnalités de droite qui sont prêtes à discuter : mais jusqu’où ? On verra ce qu’il aura à leur dire.

Néanmoins, on sait aussi qu’une bonne moitié de la droite ne peut pas supporter Emmanuel Macron et qui n’envisage pas une seconde de travailler avec lui. Ce sera donc une intervention sur le fil du rasoir ce soir.

Et enfin, au-delà des syndicats et des oppositions, c’est aux Français qu’il devra s’adresser. Il faudra qu’il montre qu’il est capable d’écoute, d’empathie, bien au-delà de ce qu’il peut déployer pour être séduisant. On n’en est plus là.

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