Le fameux "quoi qu’il en coûte" lancé par Emmanuel Macron pour faire face à la crise sanitaire ne passera pas l’année 2020. C’était le 12 mars dernier, et comme assommés devant notre poste de télévision, nous apprenions que le pays allait être confiné, mis totalement à l’arrêt. Visage grave comme jamais, assis à son bureau, Emmanuel Macron promettait de protéger salariés et entreprises "quoi qu’il en coûte".
Derrière ces mots, force est de reconnaitre qu’il y a eu des actes : prise en charge massive des salaires, allègement de charges, dispositifs divers et variés, l’État a dépensé de l’argent, beaucoup d’argent, il l’a fait à crédit et sans compter, au moins 230 milliards d’euros. "On a pas mégoté, on a arrosé à grandes eaux", résume un élu de la majorité.
Mais tout ça est bientôt terminé. Le pays va passer progressivement de la lance à incendie au tuyau d’arrosage. D’ailleurs vous noterez que l’expression, le "quoi qu’il en coûte" a peu à peu disparu du vocabulaire de ceux qui nous gouvernent.
Première étape dès le mois de février, la prise en charge du chômage partiel va commencer à baisser, tout cela a été validé discrètement la semaine dernière en Conseil des ministres. "Quand on va enlever la perfusion de l'économie, ça va être un désastre", résume un conseiller ministériel. Beaucoup d'entreprises vont fermer et le chômage va augmenter. La crise sociale et la crise sanitaire vont se superposer.
"Au printemps dernier, ¾ des salariés du pays étaient payés par l’État", rappelle un député de la majorité qui ajoute sans détours : "À part les nostalgiques des soviets, personne ne pouvait croire que ça allait durer éternellement".
Emmanuel Macron est le premier à penser que cette situation ne peut pas durer, qu’il va falloir rediriger l’argent vers l’investissement dans les secteurs qui auront tenu le coup et vers l’emploi des jeunes, avec le plan de relance qu’il a annoncé au mois de septembre dernier.
Emmanuel Macron risque la fronde des abîmés de la Covid-19, de tous ceux qui auront perdu leur emploi ou qui auront mis la clef sous la porte quand le robinet des aides sera coupé. Le président le sait, mais pense qu'il n'a pas d'autres choix, que 2021 doit être le début d'une logique de reconstruction.
On est loin du retour des jours heureux promis par le chef de l’État, mais il a été élu sur une promesse de transformation et de réformes, et reste persuadé qu’il doit tenir cette promesse malgré la crise, y compris quand il faudra relancer la réforme des retraites, que c’est sa seule manière d’être réélu, quoi qu’il en coûte.
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