On parle de l'APL ce mercredi 3 juillet. Le Canard Enchaîné a provoqué un léger pataquès mardi en annonçant dans son numéro à paraître mercredi que le gouvernement "préparait une nouvelle baisse" des aides au logement d’ici au mois de septembre. C’est un peu plus compliqué que ça.
En réalité il ne s’agit ni d’une nouveauté ni d’un rabot pur et simple, comme cela avait été le cas au début du quinquennat, où l’exécutif avait payé très cher politiquement la baisse de cinq euros de ces aides que touchent des millions de foyers. Mais certains Français devraient bel et bien y perdre un peu au change.
Ce que le gouvernement prévoit de mettre en place – et ce depuis 2018, la mesure a été adoptée dans le dernier projet de loi de finances – c’est en réalité un changement dans le mode de calcul des aides au logement, changement qui répond à un nom savant : la "contemporanéisation" des aides.
L’idée c’est qu’au lieu de les calculer sur la base de vos revenus d’il y a deux ans, les APL soient désormais calculées sur vos revenus des 12 derniers mois. Les allocations familiales elles aussi devraient l’être à terme. Sur le papier, il y aura donc des gagnants, et des perdants.
"C’est le contraire d’une économie", c’est une réforme de "justice sociale" souligne même Gérald Darmanin à propos de cette réforme, sachant pourtant bien que Matignon comme Bercy estiment qu’elle représentera 1 milliard d’euros d’économies. Pourquoi ? Notamment parce que les chiffres du chômage, plutôt bons, devraient faire baisser le nombre de bénéficiaires. La Caisse d’allocations familiales, en charge du versement des APL, comte aussi faire des économies sur les indus.
D’où en tout cas "l’énervement" du premier ministre Edouard Philippe, de l’aveu même de son entourage, après la parution de l’article du Canard Enchaîné mardi. Ses services ont très vite rendu public le contenu d’une lettre adressée par lui au ministre du Logement, Julien Denormandie, lettre dans laquelle il acte avec "regret" le fait que la réforme ne sera mise en œuvre que fin janvier - début février 2020, alors qu’elle était initialement prévue pour le 1er janvier de cette année, et avait été repoussée une première fois à fin mai, puis au 1er septembre.
En cause : les "difficultés opérationnelles du pilotage" écrit le Premier ministre, qui évoque aussi, sans détours, un "pilotage incertain du projet". Le ministre visé, Julien Denormandie, a une quinzaine de jours pour présenter sa nouvelle copie, qui comprendra notamment un plan de communication approprié..
Il faut dire que le sujet est ô combien sensible. Mais pas question pour le gouvernement d’y renoncer au prétexte d’un mauvais souvenir. "C’est pas parce qu’on s’est pris une premier taule qu’on doit considérer qu’on peut plus le toucher. C’est pas une vache sacrée. Il faut baisser la dépense publique dans le pays". Si cette réforme se passe bien elle sera étendue à d’autres prestations sociales, en commençant par les allocations familiales. Étape vers le versement d’une prestation sociale unique promise par EM pendant la campagne.
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