C'est donc parti pour le baccalauréat avec l'épreuve de philo, ce lundi 17 juin au matin. Un bac sous la menace de la grève des enseignants contre la réforme, même si le ministre Jean-Michel Blanquer affirme que les épreuves ne devraient pas être perturbées. Ça ne veut pas dire que la menace n'est pas sérieuse ?
Si bien sûr c’est sérieux. Mais quand même, faire grève le jour du bac, ce n’est pas possible ! Le bac, c’est un moment important et c’est aussi le cauchemar pour certains. Donc ajouter de la tension à l’angoisse, non seulement c’est impopulaire, mais c’est contradictoire. Les profs ont passé l’année à préparer leurs élèves à cet examen et ils ne seraient pas là pour surveiller les épreuves.
Non, ils ont tort de prendre les jeunes en otage. Même si on comprend en partie leurs revendications, notamment celle sur les salaires.
Parce qu’on pointe souvent le fait que les enseignants ont beaucoup de vacances mais il semble que dans la grande distribution du gouvernement post-"gilet jaunes", on a oublié les profs. D’ailleurs, le ministre a reconnu vendredi sur RTL qu’il fallait "faire plus".
On cite souvent l’exemple allemand. Quand on regarde la rémunération, un prof allemand au bout de 15 ans d’exercice gagne 65.000 euros par an contre 35.000 euros pour un prof français, sachant que le temps d’enseignement est plus important chez nos voisins d’Outre-Rhin.
Mais il y a sans doute un chemin à trouver, justement pour que nos enseignants soient mieux payés et qu’ils passent plus de temps auprès des élèves.
Ces revendications ne vont pas empêcher la mise en oeuvre de la réforme ? Non, je ne pense pas. Les profs se mobilisent, mais ils ne sont pas massivement suivis, les lycéens n’ont pas vraiment enclenché, après on verra au moment où cela deviendra réel d'ici deux ans.
Mais vous savez, cette réforme du bac cela fait 30 ans qu’on en entend parler. Le contrôle continu, c’est un sujet vieux comme Hérode ! Le contrôle continu ce sont des bacs blancs.
Il va y avoir un grand oral... Pourquoi pas ? Après tout un entretien d’embauche, c’est une sorte de grand oral.
Cette réforme du bac, elle est faite pour simplifier et mieux orienter les lycéens et aussi, personne n’est dupe, pour réduire le coût de cet examen parce que le bac ça coûte très cher. Cela fait des années que tous les ministres de l’éducation s’y essayent, à cette formule et des années que les politiques reculent.
Jean-Michel Blanquer a décidé d’avancer. Peut-il réussir là où les autres ont échoué ? On l’espère. Non pas pour lui mais pour nos enfants. Encore une fois, il a sous-estimé, la revendication financière. Il a pensé qu’il fallait du bon sens pour reformer le mammouth mais le mammouth ne fonctionne pas au bon sens.
Jean-Michel Blanquer avance tout droit mais avec prudence
Alba Ventura
Cela dit, c’est un pragmatique le ministre. Il avance tout droit mais avec prudence. Il regarde là où il peut mettre un pion, mais lorsque ça bloque, il ne force pas le passage. Regardez sur la réforme de l’école de la confiance, il a préféré reculer sur certains points plutôt que de braquer tout le monde.
C’est un autoritaire qui sait faire des compromis. Et au-delà de ça, s’il avance depuis deux ans et demi, c’est parce qu’il y a chez Blanquer cette image de "l’école à papa". Attention pas vieux-jeu, non rassurant !
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