Demain, cela fera 50 ans que Georges Pompidou accédait à la présidence de la République, le 15 juin 1969. Un anniversaire que le président Macron ne manquera pas de célébrer. Il sera présent au colloque consacré à l'ancien chef de l'État la semaine prochaine. Il vient également de préfacer un livre sur la présidence de Georges Pompidou : Dans l'intimité du pouvoir (ed. Nouveau Monde).
C’est tendance Pompidou. C’est culte parce qu'en sortant du Gaullisme, Pompidou c’était assez "disruptif" ; vous savez c’est le mot des macronistes pour dire que ça casse les codes.
Mais Georges Pompidou, c’était le mélange parfait entre la bourgeoisie et la France terroir, le mondain et la tradition, la littérature et la soupe au chou. Et puis c’était le mérite républicain. Agrégé de lettres, fils d’instituteurs et petit-fils de paysans.
Mais qu'est-ce qui explique l'admiration d'Emmanuel Macron pour Georges Pompidou ? Il y a une première explication assez facile, ils ont tous les deux le goût des mots, des belles lettres. L'un était amoureux de poésie, l’autre de philo.
Les mauvaises langues diront qu’ils ont tous les deux le goût de la banque, puisqu’ils sont tous deux anciens de chez Rothschild. Je crois aussi que le Président est admiratif de la simplicité et la liberté que dégageait Pompidou.
Au-delà de ça, quand on lit ce qu’écrit Emmanuel Macron dans la préface, on comprend mieux que Pompidou, c’est le rêve de Macron (vous me direz, c’est le rêve de tout président).
Emmanuel Macron écrit : "Il est associé à une époque heureuse, celle du plein-emploi, de la croissance, de l’augmentation continue du pouvoir d’achat. Celle d’une Nation sûre d’elle-même, embrassant les défis de la modernité avec confiance".
Oui, c’était l’âge d’or, cela reste dans l’esprit comme une période de temps béni. On est à la fin des Trente Glorieuses, Mai 68 a marqué le début de la libération des mœurs, le choc pétrolier n’a pas encore eu lieu. La vie parait plus légère. Et puis c’est un autre temps, où le rythme politique n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui.
Lorsque Pompidou est élu, il sait qu’il va devoir dévaluer le franc, ce sera pour l’été. Ça ne l’empêche pas de partir tranquillement à Brégançon en souhaitant "bonnes vacances" aux journalistes. Et le ministre de l’Économie, Valéry Giscard d'Estaing s’envole, lui, pour un safari au Mozambique. On peut comprendre qu’il y ait une forme de nostalgie de cet exercice du pouvoir.
Une forme de quasi fascination vient aussi du volontarisme de Pompidou, du volontarisme industriel. Pompidou a marqué son temps : c’est le Concorde, le programme du futur TGV, Airbus, les autoroutes, les centrales nucléaires. C’est un moment de développement économique fort. C’est Georges Pompidou qui a créé le premier ministère de l’Environnement.
Et puis c’est le volontarisme, tout court, de la part de cet homme, ce prof de lettres, qui a franchi les étapes, qui n’a pas rêvé tout petit de diriger la France, mais qui s’est construit et qui a pensé à un moment qu’il avait un destin.
C’est ce qu’il avait répondu à la question : "Pensez-vous avoir un avenir politique ?" On est à Rome en février 69 et Pompidou premier ministre a été sèchement remercié par de Gaulle. Réponse de Pomidou : "Je ne pense pas avoir ce qu’on pourrait appeler un avenir politique. J’ai un passé politique. J’aurai peut-être un jour, si Dieu le veut, un destin national."
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