Emmanuel Macron se rend ce vendredi 10 janvier au soir devant la convention citoyenne pour le climat. 150 citoyens qui se retrouvent pour préparer des propositions à caractère écologique. Le président de la République a promis de reprendre sans filtre toutes ces propositions à l'Assemblée ou par référendum, ce qui commence à inquiéter dans les rangs du gouvernement et de la majorité.
Petit rappel, ce sont les citoyens qui ont demandés à interroger Emmanuel Macron, ce n’est pas le Président qui s’est invité. La précision a son importance car elle donne l’idée du fonctionnement, assez original, de cette assemblée citoyenne. Ils sont totalement libres et c’est effectivement ce qui commence à inquiéter.
Pour plusieurs ministres que j’ai vu ces derniers temps, il y a un biais dans cette initiative, un sérieux biais. Des Français tirés au sort,qui ont dit oui pour passer leurs week-ends à venir à Paris discuter d’écologie sont forcément intéressés par le sujet. Ce n’est pas seulement pour le plaisir de voir la tour Eiffel depuis le Conseil économique, social et environnemental où ils travaillent.
On s'inquiète qu’il en sorte des mesures radicales que les députés seront obligés de retoquer. Plusieurs dirigeants d’En Marche n’hésitent plus à décrédibiliser le processus. "Ça été conçu avec naïveté", confie l’un d’eux. "Ce n’est pas des gentils citoyens qui veulent la réussite du quinquennat", dénonce un autre. Leur crainte, c’est qu’il se passe la même chose qu’avec l’épandage des pesticides.
Des maires demandaient 150 mètres de distance avec les habitations et à la fin, pendant les vacances de Noël, le gouvernement à choisi moins de 10 mètres. Là c’est la même chose avec un risque identifié par un député de la majorité. "Ce cocktail explosif sera la deuxième lame du renoncement écologique d’Emmanuel Macron", assure-t-il.
Dans la majorité, il y a pourtant ceux qui veulent y croire. L’Élysée d’abord avec les conseillers d’Emmanuel Macron qui parlent d’un enfant du grand débat, d’un travail important dont ils attendent beaucoup. Stanislas Guerini, le patron de La République En Marche, vante aussi cette démarche indispensable à ses yeux pour "redonner du souffle à notre démocratie".
Au-delà du risque, analyse un autre responsable du parti, il y a aussi deux cultures qui s’opposent avec leurs premières friction. C'est l'opposition entre celle des députés élus au suffrage et celle des citoyens tirés au sort, qui n’ont pas leurs contraintes. La démocratie participative, on en parle depuis longtemps. C’est un concept et c'est finalement la première fois qu’elle est vraiment expérimentée.
Tout dépendra quand même de ce qu’en fera Emmanuel Macron et comme il y a décidément pas mal de députés soucieux, certains y voient un autre risque. En effet, plus le Président ira sur les sujets d’écologie, plus il alimentera le vote écolo selon eux. C’est l’histoire de l’original préféré à la copie. Plus Emmanuel Macron en parle, plus il en fera une motivation dans le vote des français.
Personne ne lui recommande de faire l’autruche pour autant, mais d’être plus convaincant. Plusieurs fois Emmanuel Macron a dit qu’il avait changé sur les enjeux environnementaux. Pourtant jusque-là rien n’y a fait, les Français ont du mal à donner du crédit au Président sur ce sujet. C’est aussi pour ça qu’il a besoin de la convention citoyenne, sauf si elle se transforme en piège.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte