Algérie : pourquoi Bruno Retailleau fait grincer des dents à l'Élysée

Pas un jour ne passe sans qu'il ne soit au coeur de l'actualité... Tensions entre Paris et Alger, lutte contre le narcotrafic, bataille pour la présidence du parti Les Républicains... Bruno Retailleau est omniprésent. Peut-être trop, notamment dans le dossier Algérien.

L'activisme du ministre de l'Intérieur fait grincer des dents, y compris à l'Élysée. On s'agace sur un point précis - et c'est un ami du chef de l'État qui le confie à RTL - Emmanuel Macron déteste qu'on empiète sur son domaine réservé. Le président de la République n'apprécie pas du tout que l'action d'un ministre déborde sur ses prérogatives : la diplomatie et en l'occurrence les relations diplomatiques avec l'Algérie. 

Dans l'entourage du chef de l'État, on rappelle que c'est Emmanuel Macron qui a fixé l'agenda des relations avec l'Algérie, que la riposte gradée a été élaborée à l'Élysée, que c'est le président, pas le ministre de l'Intérieur, qui gère la diplomatie. 

Le "dogmatique" Bruno Retailleau

Dernier point, le palais présidentiel rappelle que ce ne sont pas les agendas des ministres ou leurs ambitions politiques qui doivent guider les relations avec un pays étranger. Un petit rappel un peu sec, comme si la volonté du ministre de l'Intérieur d'aller au bras de fer commençait à devenir un problème. 

Bruno Retailleau a mis sa démission dans la balance, à propos du dossier algérien. Va-t-il aller jusqu'au bout ? Le ministre de l'Intérieur est un "dogmatique", reconnaît un de ses proches. 

Selon notre sondage BVA pour RTL, Bruno Retailleau a pour principale qualité d'avoir des convictions profondes. Et quelles sont ces convictions profondes ? Avoir de l'autorité et être conservateur. La question de l'Algérie en est une illustration parfaite. Et à l'inverse, ses défauts sont de ne pas être rassembleur. Tout ce qui fait la diplomatie, les relations et le compromis tordent un peu ces principes. Bruno Retailleau n'est pas fait de ce bois-là. Une raideur pour les uns, une constance répondent les autres, ceux qui le soutiennent. 

En campagne pour la présidence LR

Bruno Retailleau est aussi un ministre de l'Intérieur en campagne. Il est soumis à deux pressions : la pression de Laurent Wauquiez, son concurrent, qui tente d'enfermer le ministre de l'Intérieur. Or, Bruno Retailleau a très envie de rester au gouvernement. C'est là qu'il a acquis sa popularité. 

Et puis, la pression des militants. Ne rien céder, aller au bras de fer, voilà ce qu'ont en tête les militants que Bruno Retailleau doit convaincre pour être élu président des Républicains. Il est donc à un tournant politique et à un moment clé de son avenir politique.