Laurent Wauquiez, candidat à la présidence LR : la guerre des chefs s'amorce

Un jour. C'est le temps qu'il aura fallu à Laurent Wauquiez pour annoncer sa candidature pour la présidence des Républicains, après l'annonce surprise de celle de Bruno Retailleau. 

Dans un entretien au Figaro, ce jeudi 13 février, le patron des députés du groupe La Droite républicaine a expliqué vouloir continuer le travail de refondation des Républicains, qu'il a entamé depuis son retour aux fonctions. 

Tandis que le match face à Bruno Retailleau est officiellement lancé, Laurent Wauquiez a mis en garde son adversaire face à la tentation d'une guerre des chefs, si ancrée dans l'histoire politique de la droite. "Le parti a besoin de tout sauf d’une guerre des chefs et j’ai tout fait pour l’éviter", a-t-il déclaré. 

Une répartition des rôles avec Retailleau

"La France a besoin que Bruno Retailleau réussisse à reprendre la main sur la délinquance et l’immigration. Nous mesurons chaque jour l’ampleur de la tâche. La France a besoin d’un ministre de l’Intérieur à temps plein. Comme chef de parti, je ferai tout pour aider Bruno Retailleau à obtenir des résultats, comme je le fais comme président de groupe à l’Assemblée nationale", a-t-il ajouté. 

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Un argument que le député LR a déjà fait valoir auprès de son adversaire. Lors d'un dîner, organisé en tête-à-tête la semaine dernière, Laurent Wauquiez avait insisté sur la répartition des rôles avec le locataire de la place Beauvau : "À toi d'incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique", avait alors rapporté l'entourage de celui qui a déjà gouverné le parti entre 2017 et 2019.  

"Je ne dois rien à François Bayrou"

Tout en assurant vouloir éviter un combat qui déchirait sa famille politique, Laurent Wauquiez n'hésite pas à reprocher ses choix à Bruno Retailleau. "Soyons lucides, la droite doit exercer toute son influence pour que le gouvernement de François Bayrou aille dans la bonne direction, sans être l’otage de la gauche. Quelle est ma force ? Je ne dois rien à François Bayrou", a-t-il taclé. 

Une phrase qu'un ministre s'empresse de remettre dans son contexte. "Après avoir raté l'occasion de rentrer dans le gouvernement Barnier pour une raison qui m'échappe, Laurent Wauquiez a voulu aller dans le gouvernement Bayrou. Mais François Bayrou n'a pas voulu de lui", raconte-t-il. 

Un référendum sur l'immigration

Comme Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez plaide pour un référendum sur l'immigration. "Je veux que ce référendum porte sur la question choquante des étrangers qui arrivent dans notre pays et qui, dès l’obtention de leur titre de séjour, sans même avoir cotisé le moindre euro, ont accès gratuitement à nos aides sociales. Il faut arrêter tout ça pour casser l’appel d’air de l’immigration. Fixons une durée minimum de résidence en France pour accéder aux aides sociales", a-t-il expliqué.

Il balaye aussi l'idée de Gérald Darmanin d'organiser une primaire du bloc central pour désigner le candidat du socle commun pour l'élection présidentielle de 2027. "Il y a plusieurs voies possibles. Soit un candidat naturel se dégage à travers les sondages, soit ce sont les responsables politiques qui décident, soit c’est une décision prise par les adhérents. Je suis favorable à cette dernière option".