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"Knafo, c'est devenu le moyen de dire 'Zemmour' de façon chic" : l'idée d'une primaire ouverte de Wauquiez divise tant à droite qu'en macronie

Invitée du Grand Jury, ce 23 novembre, Sarah Knafo a réitéré sa proposition d'organiser une primaire à droite en vue de 2027. Une idée soutenue par Laurent Wauquiez qui plaide pour des candidats allant "de Gérald Darmanin à Sarah Knafo". Qu'en pense-t-on dans les entourages des potentiels candidats ?

Gabriel Attal, Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez, Édouard Philippe et Sarah Knafo

Crédit : AFP

Marie-Pierre Haddad

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Définir un "dénominateur commun". Invitée du Grand Jury RTL-Public Sénat-Le Figaro-M6 dimanche 23 novembre, Sarah Knafo a une nouvelle fois défendu l'idée d'une primaire rassemblant tous les candidats à droite, en vue de l'élection présidentielle de 2027. "Cette primaire à droite pourrait être utile pour remettre les idées de la droite au centre du débat", a-t-elle défendu. 

Selon la députée européenne du parti d'Éric Zemmour, Reconquête, l'organisation d'une primaire permettrait de "trancher" de "grandes questions", à savoir : "Est-ce que tous à droite, on est d'accord pour dire qu'il faut baisser drastiquement l'immigration ? Les dépenses ? Les impôts ?", a-t-elle interrogé. 

Si Les Républicains se sont toujours refusés à organiser une primaire débordant au-delà de la droite et du centre, l'idée commence à faire son chemin chez certains dirigeants à droite. Notamment Laurent Wauquiez qui plaide pour une primaire ouverte allant "de Gérald Darmanin à Sarah Knafo". Une primaire incluant uniquement LR n'offrirait qu'un spectre "trop petit", "trop étroit" au parti et serait source "de divisions pour rien", explique-t-on dans son entourage. 

Mais qu'en pense le président des Républicains, Bruno Retailleau dont le nom est inscrit sur la très longue liste des candidats à la candidature à droite pour l'élection présidentielle de 2027 ? Côté pile, l'ancien ministre de l'Intérieur a ouvert ce chantier auprès des militants. Dans un entretien au Parisien datant du 22 novembre, Bruno Retailleau explique vouloir que les adhérents LR "puissent choisir les modalités de désignation" du candidat du parti en 2027. Il fixe un calendrier : "En début d'année prochaine. "Dans cette perspective, je vais installer un groupe de travail qui auditionnera ceux qui souhaitent s'exprimer sur ce sujet pour récapituler les différentes pistes", a-t-il expliqué.

Côté face, l'entourage de Bruno Retailleau y voit une nouvelle tentative de la part de Laurent Wauquiez de semer la zizanie au sein du parti. "C'est l'éternel candidat à la présidentielle. Il fait tout pour foutre le bordel parce qu'il vise la suite". Avec l'organisation d'une primaire allant "de Gérald Darmanin à Sarah Knafo", l'entourage de Bruno Retailleau craint une déperdition des voix. "Lors d'une primaire, les perdants soutiennent les gagnants. Je vois mal Gabriel Attal et Gérald Darmanin soutenir Sarah Knafo", souligne-t-on.

La colère froide de Michel Barnier en bureau politique

Les rencontres de Laurent Wauquiez, notamment avec Éric Zemmour et Sarah Knafo pour discuter des contours de cette primaire, ne sont pas de l'avis de tous, chez LR. En témoigne un bureau politique houleux qui s'est tenu le 18 novembre. Selon les informations de RTL, Michel Barnier a demandé à Laurent Wauquiez des explications sur ses rencontres avec Éric Zemmour, Gérald Darmanin ou Édouard Philippe. L'ancien Premier ministre a donné l’impression à certains participants d’une colère froide.

Mais comment départager les candidats à droite, sans passer par la case primaire ? Un député LR "ne croit pas du tout à l'hypothèse des sondages qui permettraient de départager les candidats" et balaye ainsi la théorie du "candidat naturel". "C'est dans notre famille politique au sens large qu'il y a le plus de gens calibrés pour la présidentielle : Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, Rachida Dati, David Lisnard, Xavier Bertrand, liste cet élu. Mais il y aura toujours une Taubira ou un Chevènement pour faire échouer un Jospin, donc il faut un moyen de les départager". Autrement dit, éviter toutes candidatures dissidentes qui viendraient torpiller la candidature LR. 

"Sarah Knafo, c'est devenu le moyen de dire 'Zemmour' de façon un peu chic"

Dans l'entourage de Gabriel Attal, l'arc politique fixé par Laurent Wauquiez pour la primaire ne séduit pas. "Sarah Knafo, c'est devenu le moyen de dire 'Zemmour' de façon un peu chic", tacle-t-on. Mais pour un proche du patron de Renaissance, il est encore trop tôt pour dire non à une primaire. "Je n'y suis pas hostile. Mais il faut répondre à la question du périmètre et de comment on organise une primaire avec un parti politique et des lignes politiques très différentes. Une primaire sert à désigner un candidat parmi d'autres qui ont un socle programmatique très proche. Là, ce n'est pas le cas", explique-t-il dubitatif. 

Nous devons avoir un seul candidat

Gérald Darmanin, en septembre 2024

Et Édouard Philippe ? Selon les informations de BFMTV, un des proches du candidat à l'élection présidentielle a confié : "Il nous a annoncé qu'il était invité à échanger avec Laurent Laurent Wauquiez pour une primaire". Mais les intentions de Laurent Wauquiez ne sont pas des plus pures estime un adhérent d'Horizons. "Wauquiez a eu la peau de Retailleau, il a le goût du sang, maintenant il passe à Édouard Philippe pour avoir sa primaire", explique-t-il. Devant des délégués départementaux de son parti, le maire du Havre a indiqué, comme le rapporte Le Figaro, ne pas croire "à la primaire sur un espace politique si vaste". 

Parmi les anciens membres des Républicains, devenu macroniste, Gérald Darmanin, lui, milite aussi pour l'organisation d'une "primaire ouverte". Dès septembre 2024, l'actuel ministre de la Justice défendait cette idée. "Nous devons avoir un seul candidat. Soit il est sélectionné naturellement, par les sondages, son énergie, son programme, le fait qu’il soit incontestable (...) Soit il faudra trouver un moyen de le sélectionner", avançait-il lors de sa rentrée politique."Si nous sommes divisés, on regardera le second tour à la télévision et on sera en train de choisir entre M. Mélenchon et Mme Le Pen", prédisait-il.

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