Agriculture : Gabriel Attal se dit "prêt" à un "débat" avec Marine Le Pen
À l'approche du lancement du Salon de l'agriculture samedi, l'exécutif prépare le terrain. Dans un entretien au "Figaro" ce mercredi, le Premier ministre s'est dit "prêt" à débattre avec Marine Le Pen, qui selon lui "n'est pas à l'aise avec le bilan de son parti". L'intéressée n'a pas tardé à réagir.
À quelques jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture sur fond d'une crise agricole d'ampleur, le Premier ministre Gabriel Attal tente de préparer le terrain pour faire face à une éventuelle reprise du mouvement, qui avait paralysé les routes au début du mois. Dans un entretien accordé au Figaro ce mercredi, le nouveau chef du gouvernement a prôné l'ouverture et l'apaisement, plutôt que "les joutes politiques" qui prendraient en "otage" l'événement, qu'il décrit comme "un moment populaire et familial", et de "fierté" pour les éleveurs et producteurs.
Une volonté de dialoguer qui n'exclut pas le Rassemblement national, qui pour lui fait partie intégrante de "l'arc républicain" - une vision à laquelle le président de la République s'est opposé : "Si le RN veut transformer les champs en un terrain politique, alors je suis prêt à un débat sur l'agriculture avec Marine Le Pen", a fait savoir Gabriel Attal, qui entend ainsi profiter de l'occasion pour prouver l'inaction du parti d'extrême droite, qui selon lui instrumentalise les agriculteurs. "Pour le RN, les agriculteurs sont de la chair à canon électorale. Ils montent sur des tracteurs et formulent beaucoup de propos d'estrade mais derrière on ne trouve ni bilan, ni cohérence", a-t-il souligné.
"En cinq ans de Parlement européen, le bilan de Jordan Bardella sur l'agriculture c'est zéro : 0 rapport et 0 résolution sur le sujet. [...] Marine Le Pen n'était même pas dans l'hémicycle quand la loi Egalim a été votée et ses députés ont voté contre", a chargé le Premier ministre, étrillant de plus belle la cheffe de file du RN, qu'il met au défi de débattre : "On ne l'entend pas beaucoup, sûrement parce qu'elle n'est pas à l'aise avec le bilan de son parti au Parlement européen. C'est trop facile de ne rien dire !"
Interpellée par ces déclarations publiées ce mercredi soir par nos confrères, Marine Le Pen a réagi dans la foulée sur son compte X (anciennement Twitter) : "Le Premier ministre cherche à brûler les étapes mais en pleine campagne européenne 'l’arme anti-Bardella' devrait surtout accepter le débat que lui a proposé notre tête de liste et président du Rassemblement National : Jordan Bardella", a-t-elle répliqué. La veille de sa venue symbolique à la panthéonisation du résistant arménien Missak Manouchian, la figure de proue du RN semble bien décidée à accepter d'entrer dans l'arène, sans toutefois laisser le choix des armes à ses adversaires.
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