Panthéonisation de Manouchian : pourquoi Marine Le Pen tient tant à y assister ?

Le Rassemblement national sera bien présent à la cérémonie d'entrée au panthéon du résistant arménien Missak Manouchian, mercredi 21 février. Par sa présence, Marine Le Pen tente de franchir un pas supplémentaire vers la normalisation de son parti.

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale, le 4 juillet 2023.

Crédit : Emmanuel DUNAND / AFP

RASSEMBLEMENT NATIONAL - Quels sont les enjeux de la cérémonie au Panthéon pour Marine Le Pen ?

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Ce sera l'événement ce mercredi 21 février : 80 ans après son exécution, le résistant Missak Manouchian fera son entrée au Panthéon, accompagné de son épouse Mélinée. Le Rassemblement national, représenté par la cheffe des députés RN Marine Le Pen sera bien présent à cette cérémonie, en dépit de la suggestion d'Emmanuel Macron de ne pas s'y rendre. Par sa présence, le parti d'extrême droite fait aussi fi des protestations des descendants du résistant d'origine arménienne et ceux de ses compagnons. Pourquoi est-ce si important pour Marine Le Pen ?

Cela permet au mouvement de tourner la page de tout ce qui touche à la Seconde Guerre mondiale et à l'antisémitisme, un tabou dans l'histoire du RN, et anciennement du FN. Célébrer des résistants communistes, internationalistes, des étrangers qui ont lutté contre l'Allemagne nazie est donc une étape de plus dans la volonté du parti de se normaliser.

"Les forces d'extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian", a fait savoir Emmanuel Macron dans les colonnes du journal de gauche L'Humanité. Une déclaration qui renvoie le RN à ce qu'il ne veut plus être, et qui agace son président, Jordan Bardella. "Le président de la République n'a pas à trier qui sont, selon lui, les bons ou les mauvais élus de la République française", a-t-il estimé au micro de RTL.

Le Rassemblement national en est convaincu, et ses résultats électoraux le prouvent : ne pas être en dehors, mais dans le système, lui permettra d'accéder aux plus hautes fonctions. C'était par ailleurs le sens de la participation du RN à la marche contre l'antisémitisme. Le chef de l'État n'avait rien dit. Même chose pour l'hommage national aux victimes françaises du Hamas, aux Invalides la semaine dernière, occasion que le président n'avait pas non plus commentée. Cette fois, Emmanuel Macron a voulu remarginaliser le RN, à moins de quatre mois des élections européennes.

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