Le 28 avril 1988, 30 millions de téléspectateurs français assistent sur TF1 et Antenne 2 au débat télévisé d’entre deux tours de l’élection présidentielle de 1988, depuis le studio 101 de la maison de la radio, à Paris. Pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, un président et son Premier ministre s’affrontent dans la course à l’Élysée.
D’un côté, François Mitterrand, qui avait commencé son aventure politique au sein de la droite nationaliste avant de devenir le premier président socialiste de la Vème république, un soir de mai 1981. De l’autre, Jacques Chirac, premier ministre de droite, qui avait milité aux côtés des communistes dans sa jeunesse, mais qui finira par embrasser la cause gaulliste, devenant même son héritier.
L'affaire Gordji de 1986 est au cœur de ce débat de l'entre-deux tours. Elle fait suite à l'attentat rue de Rennes à Paris où 7 personnes meurent dans une explosion devant le magasin Tati, 50 sont blessées. Dans le cadre de l'enquête, le juge veut auditionner Wahid Gordji, qui est présenté comme un traducteur à l'ambassade d'Iran. "Enfin tout le monde sait que c'est l'homme des missions secrètes par les services spéciaux français", précise Franz-Olivier Giesbert. Quand on vient le chercher, Gordji se réfugie à l'ambassade d'Iran à Paris. Il en sortira des semaines plus tard pour prendre l'avion pour Téhéran, sans être inquiété par la police.
Cette affaire Gordji sera évoquée au cours du débat de 1988, parce que Chirac et Mitterrand vont chacun apporter leur version des faits. "La version de Mitterrand, c'est que Gordji a été relâché sur ordre de Chirac qui savait qu'il était coupable (...) En fait quand on regarde l'enquête, elle n'aboutit à rien et c'est pour cela qu'il a été relâché. Le juge a fait son boulot (...) sauf que Gordji était, au moins, au courant des attentats puisqu'ils étaient commandités par l'Iran ", détaille Franz-Olivier Giesbert dans Jour J, la nouvelle émission de Flavie Flament.
Dans le débat de l'entre-deux tours, Mitterrand accuse Chirac d'être responsable d'un fiasco et d'être responsable d'une crise diplomatique entre la France et l'Iran. Et Chirac, qui domine le débat au début, fait une erreur qui va permettre à Mitterrand de sortir le gros mensonge qui va mettre Chirac K.O. "Pouvez-vous vraiment contester ma version des choses, en me regardant dans les yeux ?", demande Chirac. Ce à quoi Mitterrand répond le célèbre : "Dans les yeux, je la conteste". "C'est Mitterrand qui ment, parce qu'il m'a dit en 1989, la scène est cocasse d'ailleurs, j'étais dans son bureau à l'Élysée. (...) Il voulait que ce soit écrit que Chirac ne lui avait pas dit", révèle Franz-Olivier Giesbert.
Tous les jours dans Jour J , de 20h à 21h sur RTL, Flavie Flament vous fait découvrir les grands moments d’actualité qui ont marqué la mémoire collective.
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