Le 19 décembre 2023, la cour d'assises des Hauts-de-Seine a condamné Monique Olivier, l'ex-épouse de Michel Fourniret à la prison à perpétuité, 15 ans après sa dernière condamnation en 2008. Devant le tribunal de Nanterre, dont la capacité d'accueil a été doublée, ce sont en tout 10 parties civiles et 7 avocats qui ont fait face à l'accusée pendant plusieurs semaines.
Malgré l'ampleur de l'évènement et la pression médiatique dont il a été l'objet - plus de 372 accréditations ont été décomptées - beaucoup d'interrogations restent en suspens : un procès finalement révélateur de la personnalité complexe de Monique Olivier.
De nouveaux témoignages. Des déclarations bouleversantes. Des familles endeuillées. Le procès de l'ex-épouse de "l'Ogre des Ardennes", le premier qui découle du pôle "Cold-case", marque également par ses moments poignants. De son arrivée dans le tribunal, au premier témoignage de son fils, Sélim… Retour sur ces temps forts qui ont marqué les audiences.
Depuis son dernier procès en 2008, aucune image de Monique Olivier n'avait été dévoilée. Quinze ans après, ce sont les joues creusées, le teint pâle, les cheveux grisonnants, et le dos voûté que Monique Olivier s'est avancée seule dans le box des accusés du tribunal de Nanterre, le 28 novembre 2023. Autour d'elle, de nombreux journalistes multiplient les clichés.
Vers 10 heures, les audiences débutent. À la question du président de la Cour Didier Safar, sur le souhait de l'accusée de s'expliquer, Monique Olivier répond d'une voix fébrile : "Je vais faire de mon mieux".
Pendant 20 ans, Suzanne Goldschmidt, la mère d'Estelle Mouzin, est restée loin du paysage médiatique. Le 6 décembre 2023, devant les assises des Hauts-de-Seine, c'est la première fois qu'elle témoigne. "La mort d'Estelle m'a traumatisée à tout jamais", a-t-elle déclaré en visioconférence, devant la complice de celui qui a ôté la vie de son enfant.
Pour cette mère endeuillée, Monique Olivier est aussi coupable que son ex-époux dans la mort de sa fille. Lorsqu'elle dépose à la barre, Suzanne Goldschmidt tente d'avoir des réponses sur l'emplacement du corps d'Estelle, introuvable depuis 2003. Face à elle, l'accusée n'apporte aucune réponse.
Le jeudi 7 décembre, un autre témoignage poignant est venu s'ajouter. Celui d'une femme, Megan : elle raconte à la barre la tentative d'enlèvement dont elle a été victime, dans la même commune où a été enlevée la petite Estelle. Une tentative qui a eu lieu dix-huit jours avant la disparition d'Estelle, copine et voisine de la témoin.
Devant les jurées, cette femme aujourd'hui âgée de 32 ans, a fait part de la culpabilité qu'elle porte depuis ce jour. "Ça aurait pu être moi et pas ma copine. Si j'étais montée dans cette camionnette, peut-être qu'Estelle serait toujours vivante", a regretté la témoin à la barre.
Le vendredi 8 décembre, un "grand" flic, accusé par la famille d'Estelle Mouzin, disparue le 9 janvier 2003, de ne pas avoir pris la piste Fourniret au sérieux, a déclaré ne pas croire que l'auteur des faits - Michel Fourniret - "soit pédophile" et qu'il ne "chassait pas les filles prépubères". Dans la salle, l'incompréhension laisse place à l'indignation.
Peu après cette déclaration, l'avocat de la famille d'Estelle Mouzin n'a pas caché sa colère. "Je suis atterré par une telle déclaration, on attend une réaction du ministre de l'Intérieur", s'est-il indigné sur RTL. "C'est l'un des plus hauts policiers de France et il vient dire que la décision du juge d'instruction de renvoyer Monique Olivier devant la cour d'assises ne vaut rien", s'est désolé l'avocat de parties civiles, qui rappelle que le couple a avoué son implication dans l'affaire.
Le 13 décembre 2023, Sélim Olivier, le fils de Michel Fourniret et sa complice, témoigne pour la première fois devant les assises depuis que l'affaire a éclaté. Il y a 35 ans, Monique Olivier donnait naissance à celui qui va servir d'appât dans de nombreux enlèvements de jeunes filles. Face à l'accusée, le trentenaire ne dit pas "maman" mais "Monique". "Nous étions proches, enfin je le pensais. En fait j'ai vécu pendant 15 ans avec deux acteurs", dit-il.
Pour Sélim, qui a coupé tous liens avec ses parents depuis des années, Monique Olivier n'est pas une victime, mais bien une complice de ce dernier. Devant les jurés et les familles des victimes, Sélim tente de faire parler sa mère une toute dernière fois, en oubliant de dire "Monique" : "Il faut que maman parle". En vain.
Le 14 décembre 2023, marque la dernière occasion pour Monique Olivier de s'exprimer et apporter des éléments de réponse sur le meurtre de la petite Estelle Mouzin, disparue à Guermantes en janvier 2003, et dont le corps n'a jamais été retrouvé. Après un début d'interrogatoire laborieux, la complice de Michel Fourniret se confie.
"Fourniret m'a demandé de venir pour garder la petite (…) Je lui ai parlé un peu", murmure l'accusée avant de poursuivre : "Estelle a demandé sa maman. Je lui ai dit qu'elle la verrait bientôt. Je l'emmène aux toilettes, puis j'ai fermé la porte. Je n'ai pas voulu rester plus, ça me faisait de la peine", ajoute Monique Olivier. Malgré de brefs regrets, rien sur l'emplacement du corps de la petite fille.
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