Procès Monique Olivier : tout comprendre au parcours criminel de l'accusée et du tueur en série Michel Fourniret, son ex-mari

Mardi 28 novembre s'ouvre le procès de Monique Olivier devant le tribunal judiciaire de Nanterre. C'est la première fois que Monique Olivier comparaît seule devant la justice, deux ans après la mort de son ex-mari, le tueur en série Michel Fourniret. C'est aussi la première fois que le pôle "cold cases" de Nanterre voit l'ouverture d'un procès découlant de ses investigations.

Pendant trois semaines, l'ex-femme de "l'Ogre des Ardennes" sera jugée pour son implication dans trois affaires criminelles qui se sont déroulées entre 1988 et 2003 : le viol et le meurtre de Joanna Parrish, et les disparitions de Marie-Angèle Domèce, et Estelle Mouzin. À la veille des audiences, la rédaction de RTL revient sur cinq dates qui ont marqué le parcours criminel de ce couple "diabolique", qui a sévi en France et en Belgique pendant plus de quinze ans. 

De 1984 à 1989 : la naissance d'un couple "diabolique"

L'histoire du couple naît d'une petite annonce publiée dans le journal Le Pèlerin. De cette simple ligne "prisonnier aimerait correspondre avec personne de tout âge pour oublier solitude", débute une idylle perverse. À ce moment, Michel Fourniret est incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis pour une dizaine d'agressions et de viols sur mineurs. Monique Olivier, alors séparée de son mari, répond à l'annonce.

En octobre 1987, celui qui est à l'aube de devenir l'un des plus grand tueur en série français, sort de prison. Monique Olivier l'attend. Le couple s'installe ensemble et un an plus tard naît leur fils, Sélim. En 1989, Monique Olivier et Michel Fourniret officialisent leur union et se marient. 

En parallèle, les disparitions et meurtres de fillettes, d'adolescentes et de jeunes femmes se succèdent. Isabelle Laville, Farida Hammiche, Marie-Angèle Domèce, Fabienne Leroy, Jeanne-Marie Desramault, Élisabeth Brichet, Joanna Parrish… Toutes ont croisé la route des deux amants, avant de trouver la mort dans des circonstances effroyables. Pour certaines, leur corps n'a jamais été retrouvé. 

De 1990 à 2000 : "les années blanches"

Pendant dix ans, aucun crime du tueur et de sa compagne, n'est recensé. Le couple se rend régulièrement en Bretagne, rendre visite à la famille de Monique Olivier. "C'est incroyable qu'on accepte dans son parcours criminel qu'il y ait un trou de plus de dix ans", regrette Éric Mouzin, le père d'Estelle, disparue en janvier 2003. 

Le 23 novembre 2023, le père d'Estelle fait part de son incompréhension sur RTL : "On ne comprend pas ou on ne veut pas s'intéresser à la personnalité d'un tueur en série. Parce qu'évidemment, un tueur en série en France, ça fait un peu désordre." Durant cette période, certaines disparitions vont interroger l'implication du couple. 

26 juin 2003 : l'arrestation de "l'ogre des Ardennes"

D'autres noms s'ajoutent à la liste des victimes du couple Fourniret-Olivier. Céline Saison, Mananya Thumpong, Estelle Mouzin, ont toutes les trois disparu entre 2000 et 2003. 

Le parcours criminel de Michel Fourniret et sa femme prend officiellement fin le 26 juin 2003, à Ciney (Belgique), après une tentative d'enlèvement de la petite Marie-Ascension. Ce jour-là, la fillette échappe au main de son ravisseur, et parvient à s'échapper de la camionnette de Michel Fourniret. Également arrêtée, Monique Olivier craque et révèle en juin 2004 une partie du parcours criminel de son mari. 

"Dans les aveux initiaux de Monique Olivier, elle a révélé plein de noms, qui se sont avérés, soit ne pas correspondre à une réalité, soit avoir été classés sans suite (…) Monique Olivier reste sur sa déposition en disant qu'effectivement ils sont coupables. Donc quand on l'interroge, elle fait les aveux, je ne l'ai pas vu contester sur l'affaire Mouzin", déclare l'avocat de Monique Olivier, Me Richard Delgenes dans L'Heure du Crime du 1er septembre 2023. 

28 mai 2008 : l'heure du verdict

Le 28 mai 2008, après deux mois d'audiences, la cour d'assises de Charleville-Mézières condamne Michel Fourniret à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour sept meurtres de jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, précédés de viol ou tentative de viol, et trois agressions d'autres jeunes filles ayant réussi à lui échapper. 

Monique Olivier, elle, est condamnée à la perpétuité accompagnée d'une peine de sûreté de 28 ans dans quatre des meurtres et le viol en réunion d'une jeune fille. Cette condamnation fait d'elle la seule femme condamnée à une peine de perpétuité assortie d'une période incompressible de plus de vingt-deux ans.

En février 2018, Michel Fourniret avoue les meurtres deux autres femmes entre 1988 et 1990 dans l'Yonne, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Le 16 novembre 2018, le tueur en série est à nouveau condamné à la perpétuité par la cour d'assises des Yvelines, cette fois-ci pour l'assassinat de Farida Hammiche.

2020 - 2021 : derniers aveux et dernières heures du tueur

Le 7 mars 2020, le parquet de Paris annonce que le meurtrier "a reconnu sa participation aux faits" dans le meurtre et la disparition de la petite Estelle Mouzin. À ce jour, le corps de la fillette n'a pas été retrouvé. 

Le 22 décembre 2020, le meurtrier multirécidiviste est mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivis de mort" dans l'enquête sur la disparition de Lydie Logé en 1993 dans l'Orne.

Dix ans après son divorce avec Monique Olivier, Michel Fourniret décède à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à l'âge de 79 ans, alors qu'il purgeait deux peines de prison à perpétuité pour les meurtres de huit personnes, dans la prison de Fresnes. Le 10 mai 2021, "l'Ogre des Ardennes" emportait avec lui ses derniers secrets.

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