Les infos de 18h - Disparition d'Estelle Mouzin : "Je ne sais pas où est son corps", maintient Monique Olivier

Vingt ans d'absence et de souffrance ont été racontés ce mercredi 6 décembre devant les assises des Hauts-de-Seine. Au procès de Monique Olivier, jugée pour complicité dans cette affaire après les aveux de Michel Fourniret, le père, la mère et la sœur d'Estelle Mouzin ont témoigné à la barre. Pour la cour, comme pour le public dans la salle, la journée a été éprouvante.

Cela fait aujourd'hui 7.636 jours qu'Estelle a été enlevée. Toutes les nuits, Son père Eric Mouzin se réveille à 3h du matin. "Je me suis mis en tête que c'est l'heure à laquelle elle a été tuée. Je fais la liste de tout ce qu'il reste à explorer dans le dossier. Je pédale pour ne pas tomber", décrit-il. "Quand Estelle a disparu, se souviennent ses frères et sœurs, le monde s'est arrêté. Nous avons vécu suspendus au milieu de la brume." Une fille aux longs cheveux blonds raconte : "J'ai dû rire pour deux, danser pour deux". Il s'agit de sa demi-sœur, sa quasi jumelle. Elle aussi s'appelle Estelle. Elle aussi avait neuf ans en 2003. "Tous les jours, mon beau-père a dû prononcer cette phrase sans pleurer : 'Estelle, à table !'"

Il y a la culpabilité d'une maman. Suzanne se rappelle d'Estelle fière de rentrer comme une grande à la maison avec sa clé autour du cou. "J'ai commis une grave erreur en la laissant rentrer seule, je m'en voudrai jusqu'à la fin de ma vie." Sa voix s'étrangle, elle arrive à prononcer juste une phrase : "Monique Olivier, si vous avez encore une once d'humanité, dites-nous où est Estelle".

Face à cette supplication, Monique Olivier a demandé pardon, en fixant le sol. Pour rappel, l'accusée a reconnu avoir séquestré la petite toute une journée dans une maison et avoir été là quand Fourniret l'a enterrée. "Je suis monstrueuse, murmure-t-elle, mais je vous assure que je ne sais pas où est son corps."

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