Procès Monique Olivier : tout savoir sur la personnalité de l'ex-femme de Michel Fourniret

Comme elle l'a toujours été, Monique Olivier, jugée pour "complicité" de meurtre dans trois affaires criminelles, reste confuse devant le tribunal de Nanterre, à la troisième semaine des audiences. Si elle reconnaît "tous les faits", l'ex-épouse et complice du tueur en série Michel Fourniret, laisse planer le doute quant aux circonstances des disparitions et morts de trois jeunes filles : Joanna Parrish, Marie-Angèle Domèce et Estelle Mouzin. 

Devant les jurés Monique Olivier acquiesce, confirme, mais ne détaille rien. "Je ne sais pas où est son corps", se contente-t-elle d'affirmer pour le meurtre de la petite Estelle, 9 ans, disparue en 2003. Face aux familles des victimes, l'ex-femme de "l'Ogre des Ardennes" bafouille. "Je confonds", "C'est embrouillée", dit-elle. Si Monique Olivier a juré faire "de (son) mieux" à l'ouverture du procès le 28 novembre 2023, l'accusée semble rester fidèle à son personnage, sans grande surprise pour les personnes qui ont déjà eu affaire à elle. 

Épouse disciplinée, obéissante, et soumise ou, au contraire, femme perverse, machiavélique, et intelligente… Nombreux et nombreuses sont celles et ceux qui ont tenté de percer le mystère de l'ex-épouse de "l'Ogre des Ardennes". 

D'abord dépeinte comme une personne d'intelligence supérieure, Monique Olivier ne disposerait pas d'un QI si élevé. Les dernières expertises psychologiques ont mis en avant une autre facette de cette femme, qui serait d'une intelligence moyenne voire légèrement inférieure à la normale. 

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Qu'importe les résultats des tests, pour le procureur Francis Nachbar, qui a enquêté longtemps sur l'affaire, Monique Olivier reste une femme clairvoyante. "Elle a donné le permis de tuer à Fourniret. Ça a été son bras droit. Incontestablement, elle lui a assuré une certaine impunité, parce que c'est une femme redoutablement intelligente (…) Elle a eu assez rapidement une emprise sournoise et dominatrice sur Fourniret", soutient le magistrat dans Les Voix du Crime. 

C'est une femme redoutablement intelligente

Francis Nachbar

Dans L'Heure du Crime, la journaliste et réalisatrice Michèle Fines est revenue sur la vie de Monique Olivier, avant qu'elle ne rencontre sa pire moitié. "C'est une fille qui n'a pas beaucoup d'histoire, qui s'ennuie un peu. Elle a une vie banale au départ.(…) La vie de Monique Olivier n'est pas très intéressante. Elle a des frères, elle a l'impression qu'elle n'est pas aimée, que son père préfère ses frères. Elle a toujours l'impression qu'elle est un peu la victime de tout. La première fois qu'elle existe pour quelqu'un, c'est quand elle rencontre Michel Fourniret", explique-t-elle.

Devant les enquêteurs ou devant les jurés, Monique Olivier apparaît constamment terrorisée, perdue, voire dépassée par la situation. "Elle se fait tout le temps passer pour une victime. Quand on voit les faits, objectivement, il y a quand même plusieurs fois où Monique Olivier aurait pu ne pas suivre (…) mais elle ne l'a pas fait", nuance la journaliste. 

Elle se fait tout le temps passer pour une victime

Michèle Fines

De cette personnalité complexe, au premier abord fragile, Francis Nachbar garde l'intime conviction d'un caractère manipulateur. Procureur et avocat général lors du procès Fourniret-Olivier en 2008, le magistrat se souvient précisément de la facette qu'a montré cette femme capable du pire. Un souvenir qui est non sans rappeler son attitude aujourd'hui. 


"Elle ne dit rien (…) Elle fait semblant, comme elle l'a fait toute sa vie. Elle fait semblant de participer, mais ne se souvient de rien. Elle ne sait pas, elle essaie de faire croire. Au fil des semaines, c'est de moins en moins crédible, ça ne convainc plus personne qu'elle est la victime effectivement, qu'elle est soumise et terrorisée", soutient le magistrat au micro de Jean-Alphonse Richard. Le vendredi 15 décembre 2023, le verdict du procès de Monique Olivier est attendu : elle encourt de nouveau la perpétuité. 

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