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"Il faut que maman parle" : au procès de Monique Olivier, le témoignage de son fils Selim

Selim Olivier, le fils de Michel Fourniret et de Monique Olivier, a pris la parole devant la cour d'Assises des Hauts-de-Seine, mercredi 13 décembre. Il a pressé sa mère de passer aux aveux, "pour les victimes".

Selim Olivier, le fils de Monique Olivier et de Michel Fourniret, a témoigné au procès de sa mère, mercredi 13 décembre.

Crédit : Benoit PEYRUCQ / AFP

Cindy Hubert - édité par Julien Ricotta

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Le fils de "l'ogre" s'est retrouvé devant la cour d'Assises des Hauts-de-Seine, mercredi 13 décembre. Selim, l'enfant unique de Michel Fourniret et de Monique Olivier, a témoigné dans l'après-midi en visioconférence, dans le procès de sa mère. Monique Olivier est jugée pour complicité dans trois meurtres et enlèvements, dont celui de la petite Estelle Mouzin, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Selim, 35 ans, est apparu soigneusement grimé et déguisé. Il a notamment raconté le fait d'être l'enfant de "l'ogre des Ardennes" et de sa complice. 

Selim s'est caché derrière une fausse barbe et une fausse moustache, qui semblent avoir été directement achetées dans un magasin de farces et attrapes. Il a ajouté à ce déguisement des lunettes et une perruque grotesque, avec de longs cheveux gris. Pourtant, sa ressemblance avec Michel Fourniret frappe quand il apparaît à l'écran. Dans ses souvenirs, Selim décrit le tueur en série comme un homme autoritaire et pas aimant, qui le punissait en cassant sa guitare ou en le faisant dormir sur le tapis du chien. 

"Il faut que tu dises ce que tu sais pour les victimes"

Le trentenaire ne dit pas "maman" mais "Monique". "Nous étions proches, enfin je le pensais. En fait j'ai vécu pendant 15 ans avec deux acteurs", dit-il. Selim se souvient s'être retrouvé seul avec le chien pendant deux jours, quand sa mère avait été arrêtée. Il se rappelle avoir été horrifié des crimes de ses parents et assure vouloir aider la justice. Mais il dit ne pas se souvenir avoir vu la petite Estelle Mouzin dans sa maison. "Peut-être que mon esprit cloisonne pour me protéger", explique-t-il. Selim avait 15 ans en 2003, quand la petite fille a été enlevée et a disparu, mais rien ne lui revient en tête. 

Soudain, Selim s'est levé pour supplier directement sa mère de parler. "Dehors, il n'y a personne qui t'attend, Monique !", s'écrie-t-il. "Il faut que tu dises ce que tu sais pour les victimes". Monique se dresse et parle soudain comme jamais elle n'a parlé lors de ce procès, un véritable moulin à paroles avec un ton sec. "Tu ne vas pas me faire la morale, tu ressembles vraiment à ton père déguisé comme ça. Je sais, je suis un monstre parce que je n'ai pas d'émotions, mais je l'aime toujours, c'est mon fils", dit Monique Olivier. Et Selim de la supplier une toute dernière fois, en oubliant de dire "Monique" : "Il faut que maman parle". 

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