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Procès de Monique Olivier : Estelle Mouzin, Michel Fourniret, QI... Ce que l'on a appris durant l'audience
Après trois semaines de débat, l'heure est venue d'entendre les réquisitions dans le procès sur l'enlèvement et le meurtre de trois jeunes filles devant la Cour d'assise des Hauts-de-Seine. Le verdict est attendu mardi 19 décembre.
Le procès touche à sa fin. Ce procès, c'est celui de Monique Olivier. L'ex-femme du tueur en série Michel Fourniret va entendre les réquisitions du parquet ce lundi 18 décembre, après trois semaines d'audience devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine. Les débats sont désormais terminés. Le verdict est attendu demain.
Onze experts se sont penchés sur le cas de Monique Olivier, les jurés ont ainsi vu défiler à la barre ces psychologues et ces psychiatres. Premier enseignement : Monique Olivier n'a rien d'une sotte. Mais elle n'est pas surdouée non plus. Contrairement à ce que laissait penser une vieille expertise, dénoncée pour ses "méthodes obsolètes".
Le tout dernier collège de spécialistes évalue son QI à 92. Un QI normal, précisément ce qu'avait conclu l'expert belge Gauthier Pirson dès l'arrestation de Monique Olivier. "Le QI de 131 était à ce point élevé qu'il pouvait peut-être donner un semblant d'explication à l'ineffable, à l'horreur, aux atrocités. L'être humain est ainsi fait qu'on a besoin de tout comprendre. Tout n'est pas explicable. Je pense que Monique Olivier emporte une énigme avec elle et nous n'aurons jamais le fin mot de ce qui elle est véritablement", juge-t-il au micro de RTL.
"Elle ne dit pas totalement la vérité"
"Je ne me comprends pas moi-même" a dit Monique Olivier. Même la juge Sabine Kheris, qui est celle qui la connait sans doute le mieux, qui a réussi à la faire parler, qui a passé des journées et des journées entières avec elle pendant quatre ans a fait ce constat au procès : "Elle est insondable". Un point met en revanche tous les experts d'accord : l'accusée est "incapable d’empathie, sauf pour elle-même".
Pourtant Monique Olivier a parlé comme jamais elle n'avait parlé à un procès. À tous petits pas et à travers son récit, nous avons pu entrer avec l'accusée dans la maison où a été séquestrée Estelle Mouzin. Monter au grenier glacial où la petite fille est restée au moins 24 heures. Sans rien à manger, sans un geste de réconfort de Monique Olivier face à cet enfant qui va mourir.
À l'audience, l'accusée a livré de nouveaux détails qui n'en sont pas pour la famille. "J'ai appris le fait qu'elle avait vu deux fois Estelle. Une fois vivante, une fois morte. Elle ne l'avait jamais dit. Le fait qu'Estelle était habillée, les deux fois. Elle affirme que Michel Fourniret aurait tenté de violer Estelle mais n'y serait pas arrivé... à se demander si elle n'était pas présente lors de cette scène", raconte Me Didier Seban, avocat des parties civiles sur RTL. Et d'ajouter : "Elle ne dit pas totalement la vérité, mais elle dit la vérité sur l'essentiel".
En ne disant pas tout, Monique Olivier garde un pouvoir sur nous
Me Didier Seban, l'avocat d'Éric Mouzin, le père d'Estelle
L'accusée est restée au milieu du gué, en ne donnant pas, par exemple, d'informations supplémentaires sur le lieu où a été enterrée Estelle. Est-ce que cela veut dire pour autant que Monique Olivier ment ? Qu'elle fait exprès de garder ces informations de manière perverse ? C'est ce que pense l'avocat du père d'Estelle. "En ne disant pas tout, Monique Olivier garde un pouvoir sur nous". Pourtant, l'accusée a bien indiqué une zone dans un bois aux enquêteurs. Mais les fouilles considérables n'ont rien donné.
Est-ce qu'elle a mené tout le monde en bateau ? Ou est-ce que le corps n'est plus retrouvable, 20 ans après? Cette possibilité n'a pas été exclue par un anthropologue qui a participé aux multiples recherches et qui est venu témoigner au procès. La dépouille peut avoir été disséminée par des insectes et des animaux, parfois à des dizaines de kilomètres. Notamment si le corps a été déposé à faible profondeur. Or Monique Olivier a expliqué au procès avoir vu Fourniret creuser un trou "pas plus haut que les chevilles".
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