Au procès des attentats de Paris, la parole était donnée ce vendredi 4 septembre au principal accusé. Ali Riza Polat est le seul qui risque la réclusion criminelle à perpétuité. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir servi de bras droit à Amedy Coulibaly.
Ali Riza Polat a un seul but dans la vie, et il l'assume tout sourire : faire de l'argent. "Je veux mourir riche, avoir la belle vie. Ce n'est pas pour moi le travail. Moi, je fais des magouilles", raconte-t-il.
À la barre, il détaille justement ses magouilles : escroquerie, trafic de stupéfiants, cocaïne, héroïne... "Je me faisais jusqu'à 100.000 euros par convoi", dit-il les bras croisés sur une chemise blanche impeccable. Son avenir après la prison, l'homme de 35 ans le voit radieux dans le grand banditisme. L'accusé se perd ensuite dans des histoires de prostituée, de Xbox et de belles bagnoles... La salle rit de bon cœur. On oublierait presque que l'accusé risque la perpétuité.
Au fond de la salle, la veuve du dessinateur Tignous grimace. Un avocat tente alors de recentrer le débat dans un exercice d'équilibriste. Ce jour là, il n'est pas question des faits, ni de radicalisation. Ali Riza Polat, né d'une mère bretonne et d'un père kurde, a d'ailleurs une vision de la religion très personnelle. "Je fais mes prières et je fais mes conneries à coté mais je ne mélange pas les deux choses", soutient-il.
Dans la salle, les rires fusent à nouveau et se taisent tout à fait à l'évocation d'Amedy Coulibaly, son ami de cité, le tueur de l'Hyper Cacher. "Il a fait n'importe quoi et moi je paye mon amitié", assure Ali Riza Polat.