Michel Fourniret et Monique Olivier : sur la piste du couple au pacte de sang

Cet été RTL retrace l’itinéraire glaçant de douze tueurs et violeurs en série français, chaque weekend à 8h15. Douze criminels hors-normes déjà lourdement condamnés, mais désormais dans le viseur du pôle cold-case du tribunal de Nanterre. La justice reconstitue l'intégralité de leur parcours de vie, un nouvel outil d’enquête qui vise à identifier d’autres victimes potentielles, qui auraient pu croiser leur route.  

Dans cet épisode, nous remontons la piste d'un des plus grands tueur en série français, aujourd'hui décédé, Michel Fourniret. Avec son ex-épouse Monique Olivier, "l'Ogre des Ardennes" a fait onze victimes connues entre 1987 et 2003, des jeunes femmes et jeunes filles enlevées, séquestrées, souvent violées puis tuées dans des conditions atroces. 

Pour l'avocat Richard Delgenes qui défend "la femme de l'Ogre" depuis ses premiers aveux en 2004, il ne fait aucun doute que Michel Fourniret a laissé d'autres victimes derrière lui : "C'est un tueur absolu, il a forcément tué toute sa vie, donc bien sûr qu'il existe d'autres victimes."  Celle qui est aujourd'hui la gardienne des secrets c'est Monique Olivier, 75 ans, son ex-épouse. 

Leur rencontre, une chance sur 3 milliards

Me Richard Delgenes

Leur relation commence lorsque Fourniret est en prison, en 1987, où il purge une peine pour plusieurs viols. Le quadragénaire, déjà divorcé deux fois en raison de ses crimes sexuels débutés à 24 ans, passe des petites annonces dans Le Pèlerin pour trouver une âme sœur. 

Monique Olivier séparée d'un mari violent, répond. Rencontre improbable "une chance sur 3 milliards" dit Richard Delgenes, entre un futur tueur en série et une femme "totalement dénuée d'empathie" selon tous les experts. Fourniret va la séduire et lui faire promettre de l'aider dans sa quête de vierges. Le pacte de sang est scellé dès sa sortie de sortie de prison avec l'enlèvement et le meurtre d'Isabelle Laville dans l'Yonne.

À Charleville-Mézières en 2008, le couple est condamné à la perpétuité, incompressible pour Michel Fourniret, pour huit meurtres. Onze victimes connues vont se succéder jusqu'à Estelle Mouzin en 2003, un enlèvement suivi de mort que le couple mettra plus de 15 ans à avouer grâce à l'obstination d'une juge et deux avocats, Corinne Hermann et Didier Seban. Le procès a eu lieu en décembre 2023, en même temps que celui des merutres de Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish, avec la seule Monique, Michel est décédé en 2021. 

Comment réagir quand on est face à ,une personne comme ça ?

Éric Mouzin

Face à la criminelle qui parle mais ne dit quasiment rien, Éric Mouzin, le père d'Estelle, fait preuve d'une extrême dignité, mais reste sans réponse. "Comment réagir quand on est face à une personne comme ça ? interroge-t-il. Pour moi c'est surtout la question 'comment peut-on participer à quelque chose comme ça ?' Je n'ai pas eu la réponse. Et pour la famille d'Estelle l'important c'était de savoir où est le corps d'Estelle, et là non plus on a pas la réponse".

Tous les experts estiment que le couple Fourniret tuait au rythme de deux victimes par an. Or à ce jour, entre 1990 et 2000 un seul crime leur est attribué, pour lequel Monique Olivier est mise en examen mais pas encore jugée : l'enlèvement la séquestration suivie de mort de Lydie Logé, un jeune femme de 29 ans disparue en 1993. Pour tous les experts cette "période blanche" est impossible.

Le pôle cold-case du tribunal de Nanterre va donc tout faire pour compléter encore le parcours criminel du couple diabolique, à la recherche de leurs victimes ignorées.    

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