Elles s'appelaient Nathalie Boyer et Leila Afif. A priori, rien ne semblait relier ces deux meurtres survenus en Isère, le premier en 1988 et le second en 2000.
Pourtant, mercredi 27 novembre, RTL a appris l'arrestation d'un suspect placé en garde à vue à la gendarmerie de Grenoble. Il est soupçonné d'avoir commis ces deux crimes, qui font partie d'une série appelée "Les disparus de l'Isère".
Cette appellation est "une construction fictive de notre part", a expliqué sur RTL jeudi Corinne Hermann, avocate et criminologue spécialiste des tueurs en série et des cold cases. C'est elle, entre autres, qui est à l'origine du pôle dédié à ces affaires non résolues au parquet de Nanterre et qui a fait le lien entre ces disparitions survenues dans le département de l'Isère.
"Je ne connaissais pas l'affaire Afif à l'époque, poursuit-elle. C'était vraiment des affaires qui avaient lieu entre 1983 et 1996. Donc, on ne connaissait pas cette autre affaire qui, d'ailleurs, n'était pas instruite à Grenoble ou Bourgoin-Jallieu comme nos affaires, mais était instruite à Vienne."
Nathalie Boyer avait 15 ans lorsqu'elle a été tuée en 1988. Cette année-là, elle est retrouvée égorgée à Saint-Quentin-Fallavier (Isère). L'adolescente, d'origine réunionnaise, était hébergée en foyer et avait disparu la veille de son assassinat. Son corps est découvert sur le bord d'une voie ferrée, par un cheminot.
Un mode opératoire très différent de celui de Leila Afif, dont l'affaire a tardé à être comptée parmi "les disparus de l'Isère". Cette mère de famille est retrouvée tuée par balles à La Verpillère, une commune située au sud-est de Lyon, le 12 mai 2000. Elle était partie inscrire son fils à une formation, mais n'est jamais revenue à son domicile.
Les deux familles n'ont eu de cesse de se battre pour faire éclater la vérité. Une cellule appelée "Mineurs 38" a d'abord été créée sur le territoire. Jusqu'à ce que le pôle Cold case ouvre ses portes en 2022. "En deux ans et demi, ces magistrats vont avancer avec la section de recherche de Grenoble, des enquêteurs hors pair", relate Corinne Herrmann.
Aujourd'hui peu de crimes des "disparus de l'Isère" ont été résolus. On en dénombre trois : les meurtres de Rachid Bouzian (1990), Sarah Siad (1991) et Saïda Berch (1996). Le premier a été commis par un voisin de l'enfant de 8 ans, les suivants par Georges Pouille, confondu par son ADN en 1998. Les deux meurtriers ont été condamnés à des peines de prison allant de 30 ans à la perpétuité.
Huit autres affaires de meurtres et disparitions n'ont toujours pas été résolues. Parmi elles, celles de Grégory Dubrulle, seul survivant de cette macabre série. En 1983, à l'âge de 7 ans il est enlevé et frappé. Il reprend conscience le lendemain dans une décharge.
Le pôle cold case de Nanterre enquête également sur les disparitions de Ludovic Janvier, Fabrice Ladoux et Charazed Bendouiou. Ces trois enfants ont disparu dans le département entre 1983 et 1989. Seul le corps de Fabrice Ladoux a été retrouvé, lui aussi, dans une décharge.
À cette triste liste, s'ajoute un corps retrouvé sans jamais avoir été identifié : âgé d'une dizaine d'années, il a été découvert dans une grotte du Vercors en 1985. Les ossements ont depuis été détruits.
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