2 min de lecture

Europe : "Bruxelles est en train d’abandonner son rêve de construire un gentil paradis vert", estime François Lenglet

L'Europe semble avoir enclenché la marche arrière sur de nombreux sujets environnementaux. Bruxelles va révéler, ce 16 décembre si sa promesse d'interdire le moteur thermique en 2035 va être tenue.

Le drapeau européen flotte devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 25 mars 2021. (Illustration)

Crédit : ARIS OIKONOMOU / AFP

Quand l'Europe abandonne son catéchisme vert

00:03:25

François Lenglet

Je m'abonne à la newsletter « Économie »

Bruxelles adopte une approche plus pragmatique en ajustant le calendrier de la transition vers les véhicules zéro émission, offrant ainsi une période d'adaptation prolongée. Initialement, l'interdiction des voitures thermiques neuves était prévue pour 2035, mais la Commission envisage désormais un report. Cette décision vise à soulager les constructeurs automobiles confrontés à la double pression de la transition électrique et de la concurrence chinoise, ce qui constitue une bonne nouvelle pour l'industrie.

Les changements s'enchaînent : après l'automobile propre ce 16 décembre, il y a dix jours, c'était un revirement sur les OGM. Interdits par Bruxelles il y a vingt-cinq ans pour des raisons de précaution, ces organismes avaient freiné la productivité agricole européenne, alors que le reste du monde en tire parti pour renforcer la résistance des plantes aux maladies, sans pesticides, et au changement climatique.

Le 4 décembre, la Commission et le Parlement ont convenu d'autoriser les plantes issues de nouvelles techniques génomiques, illustrant à nouveau une approche réaliste face aux impératifs climatiques et économiques.

L'abandon du "paradis vert"

Un autre changement de cap concerne le nucléaire, qui était encore proscrit il y a trois ans et risquait de perdre les financements communautaires, sous l'influence allemande. La situation évolue. De même, le secteur de la défense, autrefois critiqué avant la guerre en Ukraine, a vu son statut réévalué. Ces industries clés pourraient être réintégrées dans la liste des secteurs "responsables", ce qui serait justifié face aux menaces pesant sur l'Europe.

En résumé, Bruxelles accepte la construction d'armes et une augmentation de la pollution. L'idée d'un paradis vert immédiat est abandonnée, ce qui est logique dans un monde devenu dangereux. La priorité est de défendre nos emplois et notre souveraineté. Il est crucial de maintenir nos objectifs et valeurs, tout en étant réalistes sur le calendrier. Être verts mais vulnérables ou sans électricité ne serait pas une victoire.

Si Bruxelles poursuit et étend ce virage à d'autres domaines, comme la production de normes ou la protection des frontières contre l'immigration illégale et la concurrence déloyale, les partis populistes pourraient perdre de leur influence politique. La survie du projet européen est en jeu.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info