Disparition de Lina : Samuel Gonin, un principal suspect au profil psychologique fragile

Samuel Gonin, 43 ans, divorcé, père de deux enfants et ancien professeur de menuiserie dans un lycée technique est aujourd’hui considéré comme le suspect numéro un dans la disparition de Lina, le 23 septembre 2023 sur une route alsacienne.

Pendant presque un an, la photo de l'adolescente est restée épinglée dans tous les commissariats et les gendarmeries jusqu'à ce que sa trace ADN soit retrouvée neuf mois plus tard dans une voiture volée, utilisée par cet homme en pleine dérive psychologique. "C'est un homme qui prend des médicaments contre la dépression, qui tombe un petite peu dans la drogue, l'alcool. C'est quelqu'un qui s'est complètement perdu", explique Dimitri Rahmelow, correspondant RTL dans la région Grand-Est et invité de L'Heure du crime.

Samuel Gonin ne pourra jamais être interrogé. Il s'est suicidé alors que les investigations commençaient à le cerner. 

Il était dans un état psychologique extrêmement fragile.

Dimitri Rahmelow, correspondant RTL dans la région Grand-Est

Le 26 juillet 2024, dix mois après la disparition de Lina, l'affaire bascule totalement grâce à une avancée capitale. La procureure de Strasbourg annonce dans un communiqué que plusieurs traces ADN de Lina ont été retrouvées sur la banquette d'un véhicule volé, une Ford Puma grise, dont le conducteur est un certain Samuel Gonin. 

Ce dernier apparaît comme un individu instable, en proie à des problèmes psychologiques et d'addiction aux stupéfiants. Depuis un an, période où son ex-compagne l'a éloigné de ses deux petits garçons, Samuel Gonin est en pleine dérive. Il a multiplié les délits : trois vols d'essence dans une même station-service de Besançon, braquage d'une caissière de supérette. Au moment de la disparition de Lina, il roulait déjà dans la Ford Puma grise. Il a été filmé à son volant alors qu'il s'enfuyait de la station-service.

Les recherches se poursuivent avec l'utilisation du géoradar

"C'est quelqu'un que certains décrivent comme bipolaire, qui avait des comportements parfois étonnants. Il était dans un état psychologique extrêmement fragile. Jusque-là, c'était un professeur qui était en couple, qui avait deux enfants avec lesquels ça se passait plutôt bien jusqu'à cette rupture qui semble être le point de départ de la bascule vers la délinquance de ce garçon", détaille Dimitri Rahmelow, correspondant RTL dans la région Grand-Est. 

Alors que les gendarmes étaient sur le point d'être interpellé, Samuel Gonin est retrouvé pendu. Les pompiers retrouvent un mot qu'il a laissé pour ses deux fils. La lettre ne fait aucune allusion à Lina. L'ancien professeur écrit : "J'ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité. Je dois partir, je ne sais pas me contrôler. Ça va trop vite".

Le corps de Lina n'a pas encore été retrouvé mais les recherches vont se poursuivre avec l'utilisation notamment du géoradar. "On peut toujours trouver un indice (...) La difficulté c'est que les zones sont immenses", estime le général François Daoust, ancien patron de l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie nationale et invité de L'Heure du crime. 

Les invités de l'émission

- Dimitri Rahmelow, journaliste et correspondant RTL dans la région Grand-Est.
- Thomas Prouteau, chef du service police-justice de RTL.
- Général François Daoust, ancien patron de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, directeur du Centre de Recherche de l'école des Officiers de la Gendarmerie Nationale et auteur avec Jacques Pradel de Police technique et scientifique : le choc du futur, publié aux éditons du Rocher.

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