- 47m28s
- Accueil
- Actu
- Justice et faits divers
- Assassinat de Samuel Paty : "Il n'y a jamais eu de haine" chez les proches de l’enseignant, insiste leur avocate
3 min de lecture
Assassinat de Samuel Paty : "Il n'y a jamais eu de haine" chez les proches de l’enseignant, insiste leur avocate
PODCAST - En 2020, Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, est assassiné à la sortie de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Val-d'Oise). Dans "Les Voix du crime", Me Virginie Le Roy raconte les moments douloureux vécus par la famille de l'enseignant depuis quatre ans.
Les membres de la famille Paty au procès des huit accusés, à la Cour d'assises spéciale de Paris, le 8 novembre 2024.
Crédit : Benoit PEYRUCQ / AFP
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, 47 ans, est assassiné à sa sortie du collège du Bois d'Aulne où il enseigne depuis trois ans, par Abdoullakh Anzorov, un jeune terroriste d'origine tchétchène. Quelques jours plus tôt, le professeur d'histoire-géographie animait un cours d'éducation morale et civique face à ses élèves, dans lequel il leur montrait une caricature du prophète Mahomet, issue du journal satirique Charlie Hebdo.
Quelques semaines après les faits, Me Virginie Le Roy, avocate au barreau de Paris, est désignée pour représenter Jean, Bernadette et Gaëlle Paty, les parents et l'une des sœurs du professeur. Dans Les Voix du crime, elle raconte la façon dont les membres Paty ont vécu cette affaire impliquant plusieurs acteurs : l'assassin Anzorov et sept autres hommes.
Me Virginie Le Roy se rappelle de son entrée dans ce dossier. "C'est un climat de peine immense, de douleur, d'incompréhension totale (...). C'est un cataclysme qui leur tombe dessus de manière tributaire, il y a, évidemment, énormément de questions", raconte Me Le Roy au sujet des proches de Samuel Paty, lors des instants qui ont suivi les faits.
Il n'y a jamais eu de haine, ni chez Jean, ni chez Bernadette, ni chez Gaëlle. L'incompréhension, je pense que c'est le maître mot.
Me Virginie Le Roy
Le soir de l'attentat, il a fallu plusieurs heures à Jean, Bernadette et Gaëlle Paty pour se voir confirmer la nouvelle. "Il y a immédiatement, dans cette douleur et cette peine, un besoin de justice incommensurable. Et l'avocat, il est là pour ça aussi, pour répondre à ce besoin", insiste Me Le Roy.
Samuel Paty a été assassiné peu avant 17 heures. L'information, rapidement relayée à la télévision, a vite laissé les Paty dans le doute. "On n'imagine pas ce qui peut se passer dans ces moments de douleur où l'on ne peut accepter la réalité, tellement elle est horrible", estime Me Le Roy. De la douleur, certes, mais pas de ressentiment chez les Paty. "Il n'y a jamais eu de haine, ni chez Jean, ni chez Bernadette, ni chez Gaëlle. L'incompréhension, je pense que c'est le maître mot", ajoute-t-elle.
Pas de haine vis-à-vis de Brahim Chnina, le père d'une collégienne qui dit avoir été exclue du cours de l'enseignant après que ce dernier ait montré les caricatures, ni vis-à-vis d'Abdelhakim Sefrioui, criminel franco-marocain sexagénaire qui a participé à la "fatwa numérique", la campagne de haine sur les réseaux sociaux à l'encontre de Samuel Paty. Tous deux font partie des nombreux protagonistes liés à cet assassinat du 16 octobre 2020.
En décembre 2024, les deux hommes, ainsi que les six autres accusés sont condamnés à des peines allant de trois à 16 ans de réclusion criminelle, plus de quatre ans après le drame. Aujourd'hui, les Paty et Me Le Roy s'interrogent toujours sur les circonstances qui ont conduit cet homme de 18 ans à commettre un tel acte.
>> Les Voix du crime sont avocats ou avocates, enquêteurs ou enquêtrices, proches de victimes, de suspects ou de coupables. Ces témoins-clefs se confient au micro des journalistes de RTL. Des témoignages inédits, qui apportent un éclairage nouveau sur la justice et les grandes affaires criminelles d’aujourd’hui.
Deux fois par mois, l'une de ces Voix du crime nous raconte son point de vue sur une affaire criminelle. Un podcast RTL.
