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Portrait de Jonathan Coulom
Crédit : France Télévisions
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Mercredi 7 avril 2004, aux alentours de 8h15, deux éducateurs et des employés du centre de vacances L'Hermitage, à Saint-Brévin-les-Pins, station balnéaire de Loire-Atlantique, arpentent fébrilement les couloirs de l'établissement. Au réveil des petits pensionnaires - une classe de CM1-CM2 venue du Cher - un lit a été retrouvé vide. Celui de Jonathan Coulom, dix ans et demi. On a cru qu'il se cachait mais il est introuvable.
Six semaines après la disparition de Jonathan Coulom, un corps d'enfant est découvert, affleurant à la surface d'un petit étang privé, sur la presqu'île de Guérande. Le corps, lesté d’un parpaing de 18 kilos, est sorti de l’étang. C’est bien celui de Jonathan Coulom. L'enfant a été entièrement déshabillé. Des cordelettes en nylon enserrent ses poignets, ses chevilles et son cou comme dans un rituel de type bondage. Les enquêteurs pensent à un maniaque sexuel.
Lundi 24 mai 2004, la police allemande contacte la gendarmerie française. Depuis l'enlèvement de Saint-Brévin-les-Pins, les Allemands sont surpris par des similitudes, étonnantes, avec trois autres crimes d'enfants perpétrés chez eux. Entre 1992 et 2001, trois mômes ont été enlevés, de nuit, dans des centres de vacances et un internat. Ils ont subi des violences sexuelles et ont été étouffés. Un homme est derrière ces crimes. On l'appelle le "Schwarzmann", l'homme en noir, à cause d'une vague description le dépeignant comme un individu sombre et masqué.
Nous sommes en 2011 et l'Allemagne va enfin découvrir le visage de l'homme en noir. Il a été arrêté. Il s'agit de Martin Ney, 40 ans. Cet éducateur a travaillé dans un foyer pour adolescents à Hambourg pendant dix ans. Suspecté de consulter des images pédopornographiques, il a été licencié. Face aux enquêteurs, Martin Ney reconnait les meurtres des trois petits garçons allemands. Dans son ordinateur, on retrouve une photo du petit Français Jonathan Coulom.
"Sur la partie qui va l’incriminer, il prétend qu’il n’était pas à Saint-Brévin en avril 2004 mais l’enquête a montré que son propre téléphone fixe et son ordinateur, chez lui à Hambourg, n’avaient pas fonctionné pendant cette période et que c'était la même chose à chaque fois qu'il y avait eu un meurtre", souligne Patrice Gabard, ancien correspondant RTL dans le Grand Ouest.
Six ans plus tard, Mario T., codétenu de Martin Ney au centre pénitentiaire de Rosdorf en Allemagne, relance l'affaire. Il rapporte aux policiers des confidences de l'homme en noir. Ce tueur en série d'enfants lui a raconté une histoire survenue en France dans laquelle il s'en était pris à un petit garçon. Mercredi 20 janvier 2021, l'homme en noir, condamné à la perpétuité, est transféré en France pour être entendu sur l'affaire Jonathan Coulom.
Il y a la question de l'intime conviction. Cette question ne se posera même pas tant il y a d'éléments convaincants, un faisceau de preuves qui montrent que tout s'imbrique parfaitement.
Me Caty Richard, avocate de Chantal Munier, la grand-mère de Jonathan Coulom
Jeudi 8 avril 2021, Martin Ney, 50 ans, est interrogé par le juge nantais Stéphane Lorentz. Le suspect indique n'être jamais allé dans le coin du Manoir de la Porte-Calon, à Guérande. Il ne crache pas le morceau. Au mois de juillet, l'experte psychiatre Isabelle Teillet rend un épais rapport sur ses entretiens avec Martin Ney. Conclusion ? Elle ne peut pas se prononcer sur la culpabilité du suspect.
Vendredi 6 décembre 2024, la justice ordonne le renvoi de Martin Ney devant une cour d'assises. Le parquet de Nantes estime que les charges sont suffisantes pour la tenue d'un procès. Même si le dossier - pas moins de 160 tomes - ne recèle aucune trace ADN du suspect, ni le moindre aveu de sa part. "Il y a la question de l'intime conviction. Cette question ne se posera même pas tant il y a d'éléments convaincants, un faisceau de preuves qui montrent que tout s'imbrique parfaitement", estime Me Caty Richard, avocate de Chantal Munier, la grand-mère de Jonathan Coulom.
"Ça fait plus de 20 ans et il est toujours dans mon cœur", confie Chantal Munier, la grand-mère du petit Jonathan, dans L'Heure du Crime, sur RTL. Tout comme les parents du défunt ainsi que leurs proches, elle attend encore la vérité sur le meurtre. La famille et leurs avocats espèrent que le procès de Martin Ney pourra se tenir devant les assises de Loire-Atlantique, à Nantes, au printemps 2026.
- Me Caty Richard, avocate au barreau du Val-d'Oise. Avocate de Chantal Munier, la grand-mère de Jonathan Coulom.
- Patrice Gabard, ancien correspondant RTL dans le Grand Ouest.
- Chantal Munier, la grand-mère de Jonathan Coulom.
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