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Une vue générale prise le 3 janvier 2021 montre le quartier des Aubiers, à Bordeaux.
Crédit : Thibaud MORITZ / MORITZ / AFP
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Mardi 4 décembre 2001, le commissariat du quartier des Aubiers, au nord de Bordeaux, réceptionne l'appel inquiétant d'un père de famille. Son fils, Larbi Fanousse, presque onze ans, n'est jamais rentré de l'école. Les premières recherches sont lancées : les caves, les terrains vagues, les parkings sont explorés et les résidents sont interrogés. Certains assurent avoir vu le garçon faire du porte à porte pour vendre des billets de tombola le jour de sa disparition.
Le corps de l'enfant est finalement retrouvé deux semaines plus tard au pied d'une benne à déchets, à 500 mètres de la cité des Aubiers. Larbi Fanousse est en partie dénudé, il a reçu des coup et sa tête a été enveloppée dans une blouse jetable. Sur ce vêtement, des traces de sperme sont découvertes. Le corps aurait été abandonné récemment, le terrain vague ayant déjà été exploré.
Quelques jours plus tard, Alain Diaz, 41 ans, et sa compagne Marie-France, 40 ans, habitant de la cité des Aubiers, sont interpellés par la police. Il faut dire que l'homme n’est pas un inconnu de la justice : en 1983, il a tenté d'étrangler sa petite amie de l'époque, puis en novembre 1997, il a été à nouveau arrêté pour des agressions sexuelles sur deux petits garçons de six et neuf ans, dont le fils de sa compagne du moment. Il avait écopé de dix-huit mois de prison dont douze avec sursis.
En garde à vue, Alain Diaz dément avoir tué le petit Larbi, bien que les traces ADN retrouvés sur le corps de l'enfant correspondent à l'identité génétique du suspect. Lors de la perquisition chez les Diaz, les policiers ont remarqué des taches de sang qui appartiendraient au petit. Ils ont même mis la main sur des billets de tombola. Marie-France, la compagne, fragile psychologiquement, est relâchée. Alain Diaz, en revanche, est mis en examen pour enlèvement, séquestration et homicide volontaire.
Devant les indices présentés par les enquêteurs, il reconnait qu'il a laissé rentrer l'enfant chez lui pour lui vendre des billets de tombola. Larbi se serait accidentellement blessé avec une armoire métallique. Il y avait beaucoup de sang, alors Diaz aurait étouffé le petit garçon avec un oreiller pour abréger ses souffrances. Des mois plus tard, il se rétracte : il n'a pas tué l'enfant.
Son parcours psychiatrique est étudié par le juge et les enquêteurs qui apprennent que, quelques jours avant l'enlèvement du petit Larbi Fanousse, le suspect a fait un bref séjour à l'hôpital spécialisé de Cadillac, près de Bordeaux. "Il dit qu'il n'est pas bien. Il est en crise. Mais bon, les moyens sont tels aujourd'hui dans les services psychiatriques qu'on ne peut pas faire plus, indique Me Sylvie Reulet, avocate de la famille de Larbi Fanousse. Dans ce cas, on leur donne des médicaments pour stabiliser leurs humeurs et angoisses... Et on les laisse repartir." L'individu se présente à nouveau à l'établissement le 6 décembre 2001, soit deux jours après la disparition, où il reste hospitalisé jusqu'au 11 décembre.
Lundi 3 mai 2004, Alain Diaz, 43 ans, se retrouve devant la cour d'assises de la Gironde, à Bordeaux. L'accusé conteste d'emblée tous les aveux qu'il a pu formuler. Les habits de l’enfants, retrouvés chez lui, il les avait ramassés à la décharge. Selon lui, c’est un inconnu qui l'a tué, "quelqu'un qui avait trouvé les clés de chez moi et était entré quand j'étais pas là", dit-il. Après deux heures et demi de délibéré, Alain Diaz est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Même verdict en appel. Un expert psychologue l'avait présenté comme "un homme à l'appétence pédophile ancienne, menteur et manipulateur, amoral, dépourvu de regrets, de remords et de culpabilité".
- Me Sylvie Reulet, avocate au barreau de Bordeaux, avocate de la famille de Larbi Fanousse.
- Jean-Michel Desplos, chef du service police-justice pour le journal Sud-Ouest à Bordeaux qui a suivi l'affaire.
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