Affaire Grégory : vers de nouvelles analyses ADN ?
ÉCLAIRAGE - Les parents Villemin ont demandé une analyse selon la méthode de l'ADN de parentèle, et la justice doit décider ce mercredi 27 janvier si elle les autorise.

La science va-t-elle percer le mystère de la Vologne ? Plus de 36 ans après l'assassinat de Grégory Villemin, la justice doit dire ce mercredi 27 janvier si elle autorise de nouvelles expertises génétiques demandées par ses parents, plus que jamais déterminés à connaître la vérité sur la mort de leur enfant, en 1984.
Sur le pantalon de l'enfant, sur son pull et sur son anorak, il reste encore des traces génétiques qui n'ont pas parlé. Il y a aussi d'autres empreintes sur une lettre anonyme et sur une seringue. Neuf en tout.
Il faut savoir que les parents Villemin sont devenus bien malgré eux des spécialistes en criminologie. Ils surveillent de très près ce qui se fait, y compris à l'international. À leurs yeux, l'ADN reste le fil le plus sûr, l'unique peut-être, pour remonter jusqu'au coupable.
La toute première analyse ADN dans cette affaire remonte à l'année 2000. Il y en a eu depuis une dizaine, sur un timbre, sur un cheveu, la cordelette qui a servi à ligoter le petit Grégory... Mais à chaque fois, cela n'a rien donné. L'ADN est inexploitable, ou ne correspond à personne dans la procédure.
Démasquer le tueur grâce à ses gènes
Les parents Villemin mettent beaucoup d'espoir dans une nouvelle méthode, celle de l'ADN de parentèle. Cette technique permet de remonter à travers une trace vers des membres d'une même famille à travers des gènes héréditaires.
Tout le monde dispose de 50% du patrimoine génétique de notre père et de 50% de notre mère. Pour faire simple, on identifie les parents du coupable pour trouver le coupable. La méthode a été développée en France par un capitaine en gendarmerie, double bac +5 en biologie moléculaire, et elle a déjà permis de résoudre plusieurs cold-cases.
Si rien ne correspond, il reste un autre espoir : celui de dresser un portrait-robot génétique du tueur. Cette technique révolutionnaire permet d'obtenir des renseignements sur son apparence physique comme la couleur de ses yeux, de ses cheveux ou de sa peau.
Bientôt de nouvelles pièces au dossier
Le juge Brault vient de lancer une série d'auditions au mois de décembre, dans le voisinage de Grégory et dans le cercle familial, sur plusieurs générations. Des enquêteurs et des journalistes de l'époque devraient aussi être entendus.
Une autre pièce devrait aussi être versée au dossier dans les prochaines semaines : une expertise en stylométrie, confiée à un laboratoire suisse il y a près de trois ans maintenant. Des logiciels ont analysé non pas l'écriture mais la syntaxe de texte, ici les courriers anonymes envoyés aux parents Villemin. Avec un espoir, démasquer le ou les corbeaux dans cette affaire, et percer le mystère de la Vologne.
- Affaire Grégory : "Les Villemin ont été persécutés par certains magistrats", déclare leur avocat
- Affaire Grégory : "C'est le dossier du silence", selon le procureur général de Dijon
- Affaire Grégory : son père Jean-Marie Villemin sort du silence et espère "la vérité"
- Affaire Grégory : qui sont les corbeaux ?