Affaire Grégory : Marie-Ange Laroche se dit "détruite" et livre ses vérités 40 ans après

"[C'est] compliqué, on a été détruits, broyés, et aujourd'hui, ça continue." Sur BFMTV, Marie-Ange Laroche, veuve de Bernard Laroche, soupçonné d'être l'un des tueurs du petit Grégory, est revenue sur l'affaire Villemin, qui reste non élucidée près de 40 ans après. "Bernard Laroche en a souffert, mes enfants en ont souffert et maintenant mes petits-enfants en souffrent. Je dis stop, il faut que l'on trouve la vérité."

Porté disparu le 16 octobre 1984 en fin d'après-midi, Grégory Villemin, 4 ans, est retrouvé mort quelques heures plus tard, pieds et mains liés dans la Vologne (Vosges). Quelques jours après, un mystérieux corbeau revendique le meurtre par téléphone, et les parents reçoivent une lettre anonyme. 

Deux semaines plus tard, Bernard Laroche est inculpé pour assassinat et écroué. Mais Marie-Ange Laroche se dit certaine de l'innocence de son mari. "Je connaissais quand même mon mari. C'était quelqu'un de gentil. Il n'aurait jamais fait de mal à un enfant", assure-t-elle. "Ce n’est pas lui ! J’en suis sûre, je suis persuadée que ce n’est pas lui."

Elle demande également de ne plus présenter Bernard Laroche comme coupable. "Il y aurait eu un impair avec le père [Jean-Marie Villemin, NDLR], il se serait peut-être battu avec le père. Mais jamais il n'aurait pris un enfant pour faire ce crime odieux", poursuit la veuve.

"On n'a jamais frappé Murielle"

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Marie-Ange Laroche est également revenue sur le témoignage de sa sœur, Murielle Bolle, qui a d'abord incriminé Bernard Laroche, avant de changer sa version deux jours plus tard. Là encore, personne ne sait pourquoi l'adolescente a modifié son témoignage. Une rumeur assurait qu'elle avait plié sous la pression de sa sœur et de sa famille.

Ce que dément fermement Marie-Ange Laroche. "On n'a jamais frappé Murielle pour qu'elle change son témoignage", a-t-elle également assuré sur BFMTV. Elle aurait été impressionnée par les gendarmes, selon elle. "Je ne sais pas ce qu'il s'est passé quand elle a été emmenée à la gendarmerie. Je suis passée entre les mains des enquêteurs aussi, je sais de quoi ils sont capables", a-t-elle lancé. "Une jeune de 14 ans, on peut lui faire dire n'importe quoi. Je pense qu'elle n'aurait pas pu vivre avec ça sur la conscience."

En juin 2017, Murielle Bolle a été mise en examen pour "enlèvement suivi de mort", puis incarcérée, après "un témoignage très précis" d'un cousin éloigné, assurait alors le procureur général. Elle a été libérée plus d'un mois plus tard.

La vérité, elle "n'y croi[t] plus"

Marie-Ange Laroche a ensuite été interrogée sur Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory qui, persuadé de la culpabilité de Bernard Laroche, l'a abattu d'un coup de fusil en mars 1985. "Jamais je ne pourrais lui pardonner. Jamais", assure-t-elle, à la fin de cette longue interview. "On a enlevé un mari, un père, un grand-père", a-t-elle rappelé. 

Aujourd'hui, elle souhaite "savoir la vérité, la vraie vérité" sur les auteurs du meurtre de Grégory afin que le nom de Laroche soit lavé de tout soupçon. Elle explique que son petit-fils, âgé de 14 ans, a essuyé "des remontrances" à propos de cette affaire car il porte son nom de famille. Mais elle dit avoir perdu espoir. "J'y croyais, mais je n'y crois plus", a-t-elle conclu.

Les enquêteurs, de leur côté, continuent de travailler sur cette affaire. Le 20 mars dernier, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a ordonné de nouvelles comparaisons ADN ainsi qu'une étude de faisabilité d'expertises vocales des enregistrements du corbeau.

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