Quarante ans après la mort du petit Grégory dans la Vologne, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a ordonné de nouvelles expertise dans l'espoir d'avancer dans l'enquête autour de son assassinat.
Selon Me François Saint-Pierre, l'avocat des époux Villemin, parents du petit Grégory, ceux-ci ont réagi avec satisfaction, mais sans surprise", car eux-mêmes avaient fait "une demande pour recenser les derniers actes d'instruction qu'il faudrait mener".
Invité au micro de RTL, l'avocat se montre réaliste. "Où il y aura de quoi instruire un procès, ou ce sera un non-lieu", estime-t-il, tout en ajoutant que "l'enquête n'est pas terminée, aussi étonnant que cela puisse paraître".
"Il y a une lettre de revendication sur le timbre de laquelle il y a les ADN de plusieurs personnes, raconte l'avocat. Aujourd'hui la technologie ne permet pas de différencier les ADN, mais les experts pensent que cela sera possible un jour. Il sera alors possible d'identifier les personnes qui ont manipulé le timbre et d'être tout proche de la solution de l'énigme".
À défaut d'aboutir à l'identité de l'auteur des faits, d'autres analyses pourraient également révéler l'identité des corbeaux qui ont appelé et menacé les époux Villemin. "Une nouvelle technologie d'identification de l'empreinte vocale des personnes se développe, explique l'avocat. Nous en sommes aux balbutiements de cette technologie. Les magistrats demandent à la gendarmerie qui a les meilleurs laboratoires, de savoir s'il est possible de réaliser sur les enregistrements de 1984, cette identification de voix". "Nous pourrions avoir des preuves matérielles (l'ADN, la voix) que certaines personnes sont impliquées", espère Me François Saint-Pierre.
Je trouve parfaitement indécent de mettre sur le même plan la mort du petit Grégory, 4 ans, avec celle de Bernard Laroche et avec celle du juge d'instruction qui est à l'origine du désastre judiciaire.
Me François Saint-Pierre, avocat des époux Villemin, sur RTL
Sur RTL, quelques heures plus tôt, l'avocat de la famille Bernard Laroche, tué par Jean-Marie Villemin, estimait qu'à "chaque nouveau rebondissement, il y a des déceptions". "En 2017, ça a abouti à une autre victime, le suicide du juge Jean-Michel Lambert, estime-t-il. À chaque rebondissement, une nouvelle victime : d'abord Grégory Villemin, puis Bernard Laroche et enfin Jean-Michel Lambert".
Ces propos ont vivement fait réagir l'avocat de la famille Villemin. "Je trouve parfaitement indécent de mettre sur le même plan la mort du petit Grégory, 4 ans, avec celle de Bernard Laroche qui avait rapté ce petit et avec celle du juge d'instruction qui est à l'origine du désastre judiciaire. C'est atroce de dire des choses pareilles. Jusqu'au bout, nous demanderons à la justice de faire le nécessaire pour que la vérité éclate."
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