En 1986, Monique Olivier feuillette l'hebdomadaire catholique Le
Pèlerin. Elle qui se rend à l'église et croit à la rédemption, tombe sur une
petite annonce qui lui va droit au cœur, "Prisonnier aimerait
correspondre avec personne de tout âge pour oublier solitude".
À 38
ans, Monique Olivier connaît elle aussi la solitude. Son enfance et sa
jeunesse ont été bancale, alors elle se reconnaît dans la description.
Fille d'un peintre en bâtiment et d'une femme
au foyer, qu'elle décrira comme alcoolique - a quitté l'école à 16
ans. Elle y était surnommée "la girafe" à cause de son cou
interminable.
Après s'être marié une première fois elle fait des petits boulots et se marie une première fois dans les années 70 avec un ancien militaire, André Michaux. Après 10 ans de mariage et deux enfants leur union vole en éclat. Monique Olivier
raconte que cet homme, qui aimait la peindre nue, était violent, jaloux, possessif, impulsif, n'hésitait pas à la gifler et à l'humilier. Le divorce était inévitable.
Elle se marie une seconde fois avec un américain mais le mariage ne dure que quelques mois. Commence alors pour cette divorcée, garde-malade à Nîmes, une correspondance assidue avec ce Michel Fourniret, 44 ans prisonnier à Fleury-Mérogis.
Un an et demi de lettres de soutien, de plus en plus intimes et enflammées, premier acte d'un pacte démentiel. Il l'appelle "Ma Natouchka", elle le baptise "Sher Khan", le tigre mangeur d'hommes du livre de la Jungle.
Il lui écrit un jour : "Le frêle radeau Monique a erré
longtemps mais à présent a rejoint une petite crique paisible et solitaire qui
l'attendait et porte son nom : Michel Le Fauve". Deux ans auparavant
Fourniret a été arrêté pour 15 agressions sexuelles et attentats à la pudeur.
22 octobre 1987,