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Des membres de la police scientifiques emmènent le corps d'Eva Bourseau, le 4 août 2015
Crédit : STRINGER / AFP
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Le lundi 3 août 2015, Sylvie Weber, la maman d'Eva Bourseau, demande aux pompiers d'intervenir au 38 de la rue Jean-Baptiste Merly à Toulouse dans le deux-pièces qu'occupe sa fille.
Dans la soirée elle s'est présentée à l'adresse mais impossible pour elle d'y rentrer, la porte est verrouillée et personne ne répond. La dernière fois que la mère a eu des nouvelles d'Eva, c'était le 23 juillet. Quant à Christophe Bourseau, son père, il lui a parlé le 21.
Les parents sont inquiets, surtout que ce n'est pas dans les habitudes d'Eva de ne donner aucune nouvelle. Pour pénétrer dans le petit appartement, situé au troisième étage, les pompiers sont obligés de fracturer une fenêtre de toit. Rapidement, ils s'aperçoivent que la porte de la chambre a été calfeutrée de l'extérieur avec du ruban adhésif. Comme si on avait voulu la rendre hermétique.
La porte est ouverte, une odeur pestilentielle de putréfaction s'échappent aussitôt… Les secours découvrent une caisse en plastique dans laquelle se trouve un corps en position fœtale. Aucun doute, il s'agit bien de celui de la locataire, Eva Bourseau. La jeune femme baigne dans un liquide jaunâtre qui semble corrosif. De l'acide.
La police judiciaire de Toulouse se rend sur place. Dans le salon, les enquêteurs retrouvent un pied-de-biche enveloppé dans un sac poubelle, des bouteilles de nettoyant ménager, une quinzaine de bidons et des bouteilles d'acide chlorhydrique…
Alors que tout semble avoir été rangé et récuré, un fauteuil est retrouvé cassé et en partit dé-houssé. Le passage de l'appartement au Bluestar permet de détecter d'importantes traces de sang.
Les légistes n'ont guère de doute sur les causes de la mort : Eva Bourseau a été tabassée. L'autopsie dénombre plusieurs fractures à la face et au crâne. Des coups semblent avoir été portés par le pied-de-biche. Lorsque son ou ses agresseurs l'ont glissé dans la boîte en plastique, elle était déjà morte, puisque selon le médecin légiste la victime a été tuée au moins une semaine avant la découverte du corps.
Les enquêteurs interrogent le voisinage. Personne n'a noté d'allers-et-venues suspectes dans cet immeuble du centre-ville, situé à quelques mètres de la basilique Saint-Sernin. Un voisin se souvient toutefois d'avoir entendu le matin du 27 juillet, des cris de femme… puis le silence est retombé.
Vient ensuite au tour de la famille et des amis d'Eva Bourseau d'être entendus. Tout le monde décrit une jolie jeune femme, brune aux yeux bleus, pétillante et spontanée, qui adorait faire la fête. Elle rêvait de rencontrer l'homme de sa vie, mais n'avait connu que de brèves aventures avec des petits copains de passage. Pourtant derrière ce portrait festif, se cache une face bien plus sombre…
Depuis un an, la jeune étudiante inscrite en fac de lettres, avaient mis ses études entre parenthèses. Ceux qui la connaissaient savaient qu'elle était consommatrice de drogue et il lui arrivait d'en dealer. Elle avait confié ses mauvais penchants à sa mère, qui ne semble, pourtant, pas se douter des dangers de ce monde parallèle où elle avait mis le pied.
La PJ de Toulouse poursuit son enquête. Dès le lendemain de la découverte du corps, le mardi 4 août, les policiers sont en mesure de savoir dans quels commerces de la ville ont été achetés les bouteilles d'acide chlorhydrique et le bac en plastique.
Les achats remontent au mercredi 29 juillet au jeudi 30 juillet. Malheureusement, aucune image de vidéosurveillance n'est disponible. Quant aux vendeurs, ils ne souviennent pas du client qui a fait ces achats, car celui-ci a réglé ces achats en espèces.
Le mercredi 5 août, à 14h20, Taha Mrani Alaoui, 22 ans, un brillant étudiant en mathématiques à l'Université Paul Sabatier, ancien candidat à Polytechnique, fils d'une famille aisé qui habitent au Maroc, se présente au commissariat de Toulouse. Selon lui, il détient des informations sur le meurtre d'Eva Bourseau. Il donne le nom du meurtrier et celui du commanditaire. Deux étudiants qui sont aussitôt interpellés.
- Élise Costa, chroniqueuse judiciaire et auteure du livre Les nuits que l’on choisit, aux éditions Marchialy
- Me Edouard Martial, avocat de Taha Mrani Alaoui
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