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Syrie : malgré l'accord russo-turc sur Idleb, les habitants sont méfiants

Si certains sont soulagés d'échapper au "bain de sang" redouté en cas d'offensive du régime, d'autres ne font confiance ni à Bachar al-Assad, ni à Moscou.

Des Syriens manifestent pour la protection des hôpitaux en cas d'offensive sur la province d'Idleb, le 16 septembre 2018
Crédit : OMAR HAJ KADOUR / AFP
Cécile De Sèze & AFP
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Le peur n'a pas quitté la province d'Idleb. Les dirigeants turc et russe se sont mis d'accord pour éviter un assaut dans la région syrienne, dernier bastion rebelle du pays, lors d'un sommet qui a eu lieu lundi à Sotchi, mais les habitants manquent de confiance envers les dirigeants. 

D'abord parce que, même avant les négociations sur Idleb, des bombardements russes ont fait une cinquantaine de morts parmi les civils, touchant parfois des hôpitaux ou des centres des secouristes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), mais aussi parce que beaucoup d'habitants doutent de la parole de Moscou et Damas.

"C'est rassurant pour les civils de savoir que les bombardements sur les zones résidentielles et les écoles vont s'arrêter", se réjouit Mahmoud Refaat, père de trois enfants habitant dans la localité de Saraqeb.

"Depuis huit ans, nous les civils, on paye le prix de toutes les guerres en Syrie", lâche le trentenaire. Il y a toujours des massacres et de nouvelles victimes. On n'est plus que des chiffres qui sont compilés. 

Idleb, un nouvel Alep ?

Mais certains habitants craignent de voir se reproduire à Idleb le même scénario qui a scellé le sort des autres bastions rebelles du pays, reconquis un à un par le régime avec l'appui décisif de son allié russe, comme Alep.

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L'emblématique fief insurgé de la Ghouta orientale a ainsi été reconquis en avril, au terme d'une offensive dévastatrice de deux mois, qui a tué plus de 1.700 civils, selon l'OSDH.

Qui va garantir que le régime et la Russie ne vont pas attaquer nos régions ?

Abou Yazan, un militant

Confrontés au déluge de feu du régime et de Moscou, les rebelles n'ont eu d'autres choix que de déposer les armes et d'accepter une évacuation vers Idleb

"S'ils prennent nos armes aujourd'hui, qui va garantir que le régime et la Russie ne vont pas attaquer nos régions ? C'est toi, Erdogan, qui va nous protéger ?", demande ainsi Abou Yazan, un militant.

Toujours des manifestations anti-Assad

Dans la localité de Binnich, la colère grondait lundi soir. Au milieu d'immeubles en béton éventrés par des années de bombardements du régime ou de son allié russe, des centaines de manifestants se sont rassemblés malgré l'heure tardive pour crier encore une fois leur opposition au clan Assad. 

Dans la foule, le drapeau de la Turquie, mais c'est surtout ceux de la révolution, avec les emblématiques trois étoiles rouges, qui dominent. "Le peuple réclame la chute du régime", "Liberté, liberté", scandaient les manifestants. 

Une zone-tampon entre insurgés et forces gouvernementales

La zone démilitarisée de 15-20 km de large prévue par l'accord devrait être mise sur pied d'ici au 15 octobre. Elle doit servir de zone-tampon entre les insurgés et les zones gouvernementales alentours. 

Elle sera contrôlée par les forces turques et la police militaire russe, et toutes les armes lourdes des insurgés devront en avoir été retirées d'ici au 10 octobre. 

Quelque trois millions de personnes, dont la moitié sont des déplacés d'autres régions de Syrie affectées par de violents combats, vivent dans la province d'Idleb et les poches insurgées des provinces voisines de Hama, Alep ou Lattaquié, selon l'ONU. 

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