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Une vue à Idelb en Syrie, dernier bastion rebelle
Crédit : AP/SIPA
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Comme Alep ou la Ghouta précédemment, la province d'Idleb est aujourd'hui la cible du régime syrien et ses alliés. Une "offensive d'envergure" est prévue par l'alliance syrano-russo-iranienne, alors que Téhéran, Ankara et Moscou participent à un sommet le 7 septembre sur la situation en Syrie, et notamment à Idleb.
Les trois ont convenu vendredi de régler le sort de la province rebelle syrienne d'Idleb "dans un esprit de coopération". Sans qu'une décision précise ne soit communiquée même si Erdogan a plaidé pour un "cessez-le-feu" dans la province syrienne.
Mardi 4 septembre, l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme alerte sur la mort de 9 civils dans des bombardements russes sur la province, dont 5 enfants d'une même famille. "Les avions russes ont de nouveau bombardé la province d'Idleb après une pause de 22 jours", selon son directeur Rami Abdel Rahmane.
Donald Trump avait pourtant prévenu : "Le président de la Syrie Bachar al-Assad ne doit pas attaquer imprudemment la province d'Idleb (...) Les Russes et les Iraniens commettraient une grave erreur humanitaire en prenant part à cette potentielle tragédie humaine".
De son côté, Paris, à travers une déclaration de Jean-Yves Le Drian, a estimé qu'il "importe aujourd'hui que la voie soit ouverte à la négociation et non pas à la confrontation. Sinon, on s'oriente vers une situation dramatique".
Mais pourquoi s'attaquer à Idleb ? Simplement parce qu'il s'agit d'un des derniers bastions rebelles du pays, sept ans après le début de la révolution de Damas. La principale cible de ces rebelles, c'est le groupe HTS (Hayat Tahrir al-Sham), ancien al-Nosra et qualifié comme tel par le régime syrien et les médias de propagande russe, comme RT.
Le groupe al-Nosra était la branche syrienne d'al-Qaïda, mais les HTS ont fait scission depuis 2016, pour devenir HTS en 2017. Un groupe jihadiste dont "tout le monde veut se débarrasser", résume Wassim Nasr à RTL.fr, journaliste à France 24 et auteur de L'État islamique, le fait accompli.
HTS est le groupe rebelle le plus présent, à 60%, dans la région. L'organisation a mis en place des droits de douane dans la province à la frontière avec la Turquie. Par le passé, le groupe était présent notamment dans les environs de Damas ou dans le sud. Mais, au fur et à mesure que le régime reprenait le terrain perdu, ses combattants ont été évacués vers Idleb.
La province d'Idleb en Syrie
Crédit : Laurence SAUBADU, Thomas SAINT-CRICQ, Jean Michel CORNU / AFP
Si les autres groupes installés à Idleb représentent une minorité par rapport aux HTS, ils ne sont pas les seuls présents à Idleb. Selon Wassim Nasr, on trouve également des membres du parti islamique du Kurdistan, ainsi que d'autres groupuscules et factions liés à al-Qaïda (en conflit avec HTS).
Mais surtout, l'armée turque ou ses milices, qui "veulent contenir les jihadistes" en ayant mis en place "une ceinture autour d'Idleb", explique le spécialiste appuyé par la carte ci-dessus.
C'est la toute la problématique qui devrait être soulevée entre Rohani, Poutine et Erdogan : qui fait quoi à Idleb ? Pour Wassim Nasr, il y a deux options : "Soit les Turcs vont se barricader dans leurs 12 postes d'observation et regarder l'armée syrienne et ses alliés passer à l'offensive, soit ils vont commencer le travail et vont lancer les hostilités contre les jihadistes de HTS".
La province d'Idleb abrite également quelque 2,5 millions d'habitants, dont des dizaines de milliers de rebelles et de civils transférés en masse depuis des bastions insurgés tombés aux mains du régime à l'issue d'offensives meurtrières.
Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif a d'ailleurs partagé son souhait d'aider à chasser les rebelles "avec le moins possible de pertes humaines" en évitant "tout dommage pour la population syrienne."
Dans tous les cas, une chute d'Idleb ne signera pas la fin de la guerre, prévient Wassim Nasr. D'autant que d'autres zones, moins importantes, sont encore tenues par des jihadistes, notamment ceux de l'EI. Aussi des poches très importantes en hydrocarbures tenues par le YGP kurde appuyé par les États-Unis. Avec cette question en suspens sur l'avenir des conflits en Syrie : combien de temps vont encore rester les Américains sur place ?
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