Les frères Menendez dans l'attente d'une libération 35 ans après le meurtre de leurs parents

C'est une affaire qui passionne les Américains et bien au-delà puisqu'elle a inspiré une série Netflix au succès mondial : l'affaire Menendez. Elle implique deux frères, condamnés pour le meurtre de leurs parents en 1989. Ils ont passé 35 années en prison. Mais le 14 mai 2025, la justice a ouvert la voie à leur libération.

Nous sommes donc le 20 août 1989, à Beverly Hills. La police débarque dans la villa des parents Menendez parce que leur fils vient d'appeler le 911 en panique, affirmant : "quelqu’un a tué mes parents".

Dans le salon, les policiers découvrent les corps de José et Kitty Menendez, criblés de balles. On ne trouve pas d'arme, pas une douille. Pour les enquêteurs, tout indique un meurtre mafieux, et c'est d'ailleurs l'hypothèse soutenue par les deux fils Menendez : Lyle, 21 ans, et son frère Erik, 18 ans. 

Deux frères condamnés à la prison à perpétuité

Leur père a fait fortune dans le divertissement et ils laissent entendre qu'il avait des relations douteuses. Les deux frères héritent de 14 millions de dollars. Un joli magot qu'ils dépensent sans compter. La police commence alors à se poser des questions. Et tout bascule avec un témoignage. La petite amie d'un psychologue, qui affirme, preuve à l'appui, que les deux frangins ont avoué le meurtre lors d'une consultation. Les Menendez sont par la suite inculpés.

Le procès en 1993 va passionner l'Amérique. Les audiences sont diffusées à la télévision, suivies par des millions de personnes. Lyle et Erik Menendez ne nient pas, mais ils plaident la légitime défense. Ils assurent que leur père les a violés pendant leur enfance, que leur mère savait et qu'elle n'a rien dit. Lyle décrit une femme froide qui un jour lui aurait déclaré : "J’aurais préféré que tu ne sois jamais né". 

Les deux frères expliquent que, quelques jours avant le meurtre, ils ont parlé de tout ça à leurs parents. José Menendez aurait alors menacé de les tuer pour garder l'affaire secrète. Des accusations qui sèment le trouble. Les jurés n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un verdict. Il y aura donc un second procès et à la clé, une condamnation à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle.

Une affaire de retour sous les projecteurs grâce à Netflix

Depuis, beaucoup de choses ont changé et on parle même d'une libération possible. Il y a d'abord une lettre qui a refait surface en 2023. Une lettre écrite avant le meurtre, où Erik évoque déjà les viols. Et puis Netflix s'est emparé de l'affaire, avec une série, Monsters, et un documentaire qui se demande : mais pourquoi les accusations de viol n'ont pas été retenues en 1996 ? Dans l'Amérique #MeToo, toute une génération se mobilise pour la révision du procès. Des célébrités comme Kim Kardashian s'en mêlent.

En octobre dernier, un procureur demande finalement un réexamen du dossier parce qu'il le déplore : "souvent, pour des raisons culturelles, nous ne croyons pas les victimes d’agressions sexuelles". Également, en prison, les Menendez sont des détenus exemplaires.

Le 14 mai, un juge a décidé de commuer leur peine : plus de prison à vie, mais 50 ans avec possibilité de libération conditionnelle. L'affaire n'est pas close, mais en bonne voie. Sauf si le nouveau procureur fait obstacle et il a déjà essayé.

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