Une répression sans précédent dans un pays de 19 millions d'habitants. Ce dimanche, 7 janvier, les autorités du Kazakhstan ont annoncé avoir arrêté près de 6.000 personnes. Elles leur reprochent d'être liées aux émeutes meurtrières qui touchent le pays depuis le début de l'année 2022.
"La situation est stabilisée dans toutes les régions du pays", assure la présidence. Pour autant, 5.800 personnes ont fait l'objet d'une interpellation en un peu moins d'une semaine. Parmi elles, "un nombre conséquent de ressortissants étrangers", précise également la présidence, sans plus de détails.
Le Kazakhstan, un pays d'environ 19 millions d'habitants riche en hydrocarbures, a été ébranlé cette semaine par des émeutes sans précédent depuis son indépendance en 1989, qui ont fait des dizaines de morts. Refusant tout dialogue avec les manifestants, le président Kassym-Jomart Tokaïev a autorisé, ce vendredi, les forces de l'ordre mobilisées à "tirer pour tuer".
Le 2 janvier dernier, des manifestants opposés à une hausse des prix du gaz naturel liquéfié sont descendus dans la rue, dans l'ouest du pays. Un fait rare dans ce pays aux tendances autoritaires, situé en Asie centrale.
Deux jours plus tard, le président Tokaïev, au pouvoir depuis 2019 met les manifestants en garde et exhorte l'ensemble de la population à la prudence. Quelques heures plus tard, une baisse du prix du gaz naturel est annoncée, sans incidence sur les manifestations. Ces derniers réclament la "démission du gouvernement".
Résultat, le président a décrété dans la soirée un couvre-feu dans la capitale et un état d'urgence à l'ouest.
Dès le lendemain, l'ensemble du gouvernement est limogé par le président au pouvoir et la et la police interpelle plusieurs centaines de manifestants.
Les tensions atteignent leur paroxysme, lorsque plusieurs milliers de personnes prennent d'assaut la mairie d'Almaty (dans l'ouest du pays) incendiée, de même que la résidence présidentielle. Des évènements qui amènent le président à promettre une réponse "ferme". Quelques instants plus tard, le réseau Internet et les communications mobiles sont bloqués dans tout le pays.
La Russie prône "le dialogue" entre les différentes parties opposées. De leurs côtés, les États-Unis et l'Union européenne appellent les autorités à la retenue.
Le 6 janvier, Moscou et ses alliés de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) envoient une "force collective de maintien de la paix" afin de "protéger les installations étatiques et militaires" et venir aider les forces de l'ordre kazakhes.
La police indique avoir tué des "dizaines" de manifestants qui tentaient de s'emparer de bâtiments administratifs et commissariats. Le gouvernement, de son côté, plafonne des prix des carburants pour six mois.
Les nations occidentales, elles, expriment une vive préoccupation. Depuis, le président Tokaïev a autorisé les forces de l'ordre à "tirer pour tuer". Le 8 janvier dernier, l'ancien chef de l'agence nationale de la sécurité est arrêté pour "haute trahison".
Au moins 164 personnes sont mortes dans les émeutes qui ont secoué le pays, dont 103 dans la capitale économique Almaty, ont rapporté dimanche plusieurs médias, citant le ministère de la Santé.
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