En 2016, Meiliana, habitante de Tanjungbalai à Sumatra (Indonésie), s'est plainte du volume trop fort du haut-parleur de la mosquée qui appelle à la prière dans la rue. Cette Indonésienne bouddhiste d'ethnie chinoise a été condamnée en appel, mardi 9 avril, à un an et demi de prison pour blasphème.
Ce qui était une simple demande de baisser le son a été transformée en rumeur virale : une femme présentée comme Chinoise aurait demandé d'interdire la prière. Des émeutes ont alors éclaté contre les temples bouddhistes de la ville, lancés par le conseil régional des Ulemas (théologiens de l'islam), rapporte RFI. Meiliana a ensuite été arrêtée par la police.
87% des Indonésiens sont musulmans et pratiquent un islam tolérant. D'ailleurs, la principale organisation musulmane, la Nahdlatul Ulama, a désapprouvé la condamnation de la jeune femme. Le vice-président, Jusuf Kalla, avait également demandé en 2015 aux mosquées de baisser le volume de l'appel à la prière.
En Indonésie plusieurs religions cohabitent. Néanmoins, la critique de la religion, en particulier l'islam, peut coûter cher sur si elle émane de minorités ethniques. Or, c'est le cas de Meiliana qui est Indonésienne d'ethnie chinoise et bouddhiste.
En 2018, le gouverneur de Jakarta, lui aussi d'ethnie chinoise, a été condamné pour blasphème à deux ans de prison. C'est un allié du président Joko Widodo, qui joue sa réélection. Cette affaire est donc hautement symbolique à une semaine des élections présidentielles et législatives, qui auront lieu le 17 avril.
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