L'Europe est menacée. Ce constat est désormais posé au plus haut sommet de l'État français. "La Russie a pris pour cible les pays européens depuis trois ans. Avec ses déclarations et avec ses actions hostiles, la Russie a décidé de faire de nous des ennemis", a indiqué ce mercredi matin, sur RTL, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Et de poursuivre : "Nous devons ouvrir les yeux, réaliser l'ampleur de la menace et nous en prémunir."
Alors que Vladimir Poutine et Donald Trump ont envisagé de se rencontrer dans les prochaines semaines pour évoquer la situation en Ukraine, Emmanuel Macron organise à Paris, ce mercredi 19 février à 16 heures, une "réunion informelle" après celle de lundi où il a reçu sept chefs de gouvernement européens, dont Olaf Scholz (Allemagne), Giorgia Meloni (Italie), Keir Starmer (Royaume-Uni) ainsi que le représentant des institutions européennes et de l'Otan.
Ce mercredi après-midi, une question va se poser autour de la table : comment l'Europe peut-elle exister dans les pourparlers qui devraient s'ouvrir sur la paix en Ukraine et la fin du conflit face au rouleau compresseur russo-américain ? L'idée : que la paix puisse se faire ni sur le dos de Kiev ni sur celui des alliés européens qui ont apporté leur soutien à l'Ukraine depuis le début de la guerre.
Lors de cette rencontre "informelle", il sera aussi question du possible "lâchage" de l'Europe par les États-Unis. Dans ce cas, comment le Vieux Continent pourra-t-il être capable d'assurer sa propre sécurité et celle de l'Ukraine face à la menace russe ?
D'importants moyens, chiffrés en milliards, seront nécessaires. D'abord, en augmentant la participation des pays européens dans l'Otan (ils doivent aujourd'hui consacrer au moins 2% de leur PIB à l'alliance atlantique). Donald Trump a demandé à ce que cela passe à 5% (les États-Unis y contribuent qu'à 3,4%).
Ces pays devront par ailleurs avoir plus d'hommes, plus de matériels. Et donc accroître leur budget de la Défense. La France y consacre 2% de son PIB, alors que le Danemark vient d'annoncer un plan massif de réarmement, portant son budget de la Défense à 3% de son PIB (4,6% du côté de la Pologne).
Selon une source gouvernementale à RTL, consacrer davantage de moyens financiers à la Défense "aura des conséquences sur les finances publiques". "Nous aurons des choix difficiles à faire. Nous devrons faire des sacrifices. Nous avons beaucoup plus de choses à prendre en charge par nous-mêmes si nous voulons rester libres et indépendants. Nous ne pouvons pas renvoyer le problème sur les générations à venir", a déclaré ce mercredi matin Jean-Noël Barrot.
Au niveau européen, la Commission doit faire des annonces pour permettre aux États d'accroître leur budget militaire sans aggraver leur déficit. L'idée va consister à retirer les dépenses liées à la Défense du calcul de ce déficit.
Si l'Europe n'entend pas abandonner l'Ukraine, elle ne compte pas pour autant envoyer des troupes sur place. Emmanuel Macron, dans l'interview accordée ce mercredi matin à la pression régionale, a affirmé que "la France n'enverra pas de troupe belligérante sur le front, mais possiblement des soldats en seconde ligne ainsi que des experts."
En début de semaine, le Premier ministre britannique a déclaré que le Royaume-Uni pourrait envoyer des forces de maintien de la paix en Ukraine en cas d'accord de paix. Ce que n'accepterait pas la Russie. Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, l'a rappelé mardi en Arabie Saoudite après sa rencontre avec son homologue américain.
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