Guerre en Ukraine : entre la Russie et les États-Unis, l'Europe peut-elle jouer un rôle ?

Alors que les relations entre la Russie et les États-Unis se réchauffent, l'Europe semble écartée des discussions autour de l'avenir de l'Ukraine.

Le drapeau de l'Ukraine et celui de l'Union Européenne devant le Parlement Européen

Crédit : AFP

UKRAINE - Entre la Russie et les Etats-Unis, l'Europe peut-elle jouer un rôle ?

00:04:23

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Comment répondre aux États-Unis et à la Russie ? Comment ne pas être écarté des négociations sur l'avenir de l'Ukraine ? Et comment assurer sa propre sécurité ? Voilà une partie des questions auxquelles les Européens vont devoir répondre à quelques jours du troisième anniversaire de la guerre en Ukraine, alors que tout s'est accéléré.

Donald Trump et Vladimir Poutine semblent vouloir entamer des pourparlers de paix en court-circuitant Kiev et les Européens. C'est dans ce contexte qu'Emmanuel Macron réunit ce 17 février plusieurs dirigeants de l'UE, mais aussi le Premier ministre britannique, pour remettre sur la table la question d'une défense européenne.

Les Américains ont clairement fait comprendre qu'ils ne voulaient plus s'engager dans la guerre en Ukraine. Les Européens avaient heureusement anticipé un tel désengagement américain depuis plusieurs années : il y a eu la création d'un fonds européen de la défense, la facilité européenne pour la paix, l'achat en commun de munitions, l'envoi de matériel militaire européen en Ukraine, dont des missiles longue portée, des canons Caesar, des chars Léopard et la fabrication d'un million de munitions en Europe.

Les 27 sont divisés sur la questions ukrainienne

Mais pour continuer cette aide, il faut de l'argent. Le 14 février à Munich, Ursula von der Leyen a annoncé que toutes les dépenses de défense seraient désormais retirées des critères de Maastricht, qu'elles ne compteront plus dans les chiffres du déficit de chaque pays.

Par ailleurs, gros problème, l'énorme difficulté : chez les 27, il n'y a pas d'unanimité. On sait déjà que la Hongrie de Viktor Orban, proche de Donald Trump et de Vladimir Poutine, a toujours critiqué la guerre en Ukraine et les sanctions prises contre les dignitaires russes. Mais il y a aussi en Europe ceux qui sont persuadés d'être les prochaines cibles de Moscou. On peut citer la Pologne, la Moldavie, la Suède.

Plusieurs pays européens sont persuadés que Vladimir Poutine n'abandonnera jamais ses prétentions sur l'Ukraine et n'hésitera pas à tester les Européens, à voir s'ils sont vraiment prêts à s'engager à défendre les Ukrainiens et l'Europe. Et la Russie peut compter sur le virage à 180 degrés des Américains, dont les émissaires vont rencontrer leurs homologues russes en Arabie Saoudite pour relancer la relation bilatérale Washington-Moscou, une première depuis le début de la guerre en Ukraine.

Zelensky milite pour une force militaire européenne

Paris a déjà identifié les domaines sur lesquels il faut accélérer : les drones, la défense anti-drone, le transport des militaires, les missiles longue portée, l'intelligence artificielle. Ils réfléchissent aussi à un grand emprunt en commun, comme pendant le Covid, soit pour acheter des armes américaines et sud-coréennes, soit pour construire nos propres usines sur le territoire européen.

Pour revenir à la guerre et au front ukrainien, l'envoi de troupes n'est certainement pas d'actualité. Pour cela, il faudrait déjà un accord de paix. Les Européens n'arriveront sur le théâtre ukrainien qu'en cas de paix et d'accord, pour s'assurer que les Russes respectent l'accord en question.

Et pour cela, le président ukrainien milite pour une force militaire européenne. Il estime qu'au moins 200.000 hommes doivent être mobilisés pour assurer la sécurité de l'Ukraine. Des diplomates européens disent même au moins 400.000 si on compte les rotations et les temps de repos.

L'équipe de l'émission vous recommande