Guerre en Ukraine : "Avec ses ultimatums, Donald Trump perd en crédibilité", analyse le géopolitologue Frédéric Encel

Le temps passe et Vladimir Poutine ne bouge pas d'un fil. Selon l'ultimatum posé par Donald Trump, il lui reste cinq jours pour mettre fin aux combats en Ukraine. Mais face à l'absence de réaction du dirigeant russe, l'émissaire américain se rendra mercredi ou jeudi à Moscou pour une visite de la dernière chance. Pour Frédéric Encel, géopolitologue et invité de RTL, "les ultimatums de Trump ne marchent pas très bien". 
"L'effet rhétorique voulu par Trump fonctionne très peu sauf sur le plan strictement économique. En face, Vladimir Poutine est un véritable idéologue. Pour lui, la variable principale de la fin de la guerre n'est pas économique, contrairement à Trump qui ne jure que par le mercantilisme absolu et qui veut faire du business avec la Russie", explique le spécialiste. 

Selon lui, l'ultimatum a peu de chances d'aboutir car ce que veut Poutine, c'est "recréer les conditions d'un véritable empire". "Cela coûtera beaucoup plus cher aux Américains et aux Occidentaux pour imposer une véritable peine à Poutine notamment sur le plan territorial. Il faudra abandonner l'Ukraine et nous n'y sommes pas prêts", ajoute-t-il. 

Mais alors, quelle étape après un ultimatum raté ? L'auteur de La guerre mondiale n'aura pas lieu : les raisons géopolitiques d'espérer explique : "Après un ultimatum, il en reste un deuxième, un troisième, un quatrième... Le problème de cette méthode, c'est que vous perdez en crédibilité au fur et à mesure. S'il n'est pas suivi de conséquences substantielles, ça signifie que vous avez échoué. Trump a envoyé sur zone deux sous-marins nucléaires et a établi une ligne rouge chronologique et thématique sauf que tout cela ne produit pas les effets escomptés. Que reste-t-il après ça ? La guerre, mais Trump ne la fera pas."

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