Malgré le succès de la campagne de vaccination, le Royaume-Uni voit débuter une crise politique majeure. Une crise qui pourrait déboucher sur l’explosion du pays. D’incroyables événements se déroulent en effet depuis plusieurs jours à Belfast, en Irlande du Nord, rattachée politiquement au Royaume-Uni, avec des émeutes comme on n’en avait pas vu depuis 25 ans. Elles opposent les "unionistes", plutôt protestants, justement partisans du maintien de l’Irlande du Nord dans le Royaume-Uni, à ceux, généralement catholiques, qui voudraient se rattacher à la République d’Irlande, l’autre partie de l’Ile.
Le fond du problème, c’est le Brexit. L’accord entré en vigueur au 1er janvier dernier a de facto séparé l’Irlande du Nord du reste du Royaume-Uni, en l’intégrant, au plan commercial, au grand marché européen. Toute marchandise entrant sur le territoire d’Irlande du Nord doit donc respecter les normes européennes. L’idée, c’était d’éviter une frontière terrestre entre les deux Irlande, justement pour ne pas remuer le passé sanglant et la guerre de religions qui avaient fait 3.500 morts, et que Tony Blair était parvenu à éteindre en 1998. Du coup, la frontière (commerciale seulement, mais symbolique) passe dans la mer qui sépare l’Ile de l’Angleterre, et cela met en fureur les unionistes, qui redoutent de se voir annexer par les catholiques.
Le 3 mai prochain, juste avant l’élection, c’est le centenaire de la partition de l’île. On redoute la reprise des violences à cette occasion. Ce qui est préoccupant, c’est que les forces centrifuges sont à l’œuvre aussi dans d’autres régions. Au Pays de Galles tout d’abord, où le parti indépendantiste est crédité de 25 à 35% des voix selon les sondages, pour l’élection du 6 mai prochain. Et curieusement, c’est aussi le Brexit qui lui donne des ailes.
D’abord parce que le vote britannique a brisé le tabou de l’indépendance : si nous avons quitté Bruxelles, pourquoi ne pas larguer Londres, se disent les Gallois. Et surtout parce que depuis la rupture avec l’Europe, la tutelle de Londres est ressentie beaucoup plus durement à Cardiff, la capitale. Le PIB par tête est inférieur de 25% à celui de l’Angleterre, les indépendantistes estiment qu’avec leur propre monnaie et leur politique économique, ils feraient mieux. Ils veulent donc un référendum sur l’autodétermination.
En 2014, un référendum a également eu lieu en Écosse, donnant une majorité au maintien du lien avec Londres. Toutefois, le Brexit a changé la donne, et là aussi, il y aura des élections le 6 mai prochain. Nicola Sturgeon, la responsable politique de l’Écosse, et son parti, en veulent un nouveau, qui pourrait déboucher sur la rupture de l’union avec le Royaume-Uni, datant de 314 ans. Les Écossais avaient voté à 62% contre le Brexit, parce qu’ils redoutaient le tête-à-tête avec les Anglais. Et aujourd’hui, bon nombre d’entre eux rêvent de retrouver l’Europe, à partir d’Edimbourg devenue capitale indépendante.
De son côté, Boris Johnson fait valoir que grâce à l’union avec les Britanniques, les Écossais ont pu profiter du vaccin contre le coronavirus et du chômage partiel payé par Londres. Reste que tous ces désirs d’indépendance s’entretiennent mutuellement, avec le risque d’un effet domino qui serait fatal pour le Royaume des Quatre nations.
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