Pour un Premier ministre, le compte à rebours, il commence le premier jour quand il arrive à Matignon, surtout dans la configuration politique actuelle. D'ailleurs, François Bayrou l'a reconnu lui-même dès le début. Mais disons que là, le tic-tac s'accélère.
La débandade du conclave sur les retraites marque la fin d'une période de temps suspendue. Une période pendant laquelle nous avons cru ou voulu croire que l'on pouvait échapper au chaos déclenché par la dissolution. Alors, tout ça ne reposait que sur une gigantesque hypocrisie collective. Le gouvernement faisant semblant d'être prêt à revenir vraiment sur la réforme des retraites de 2023, la gauche et le RN feignant de croire que c'était possible. Et voilà, c'est terminé, fin du conclave, fin du mirage.
De là à imaginer que le gouvernement peut tomber dans les prochaines semaines, ça, c'est autre chose, parce qu'à court terme, pour le PS et le RN, il est quand même assez risqué de manier la censure dans ce contexte international, ça ne ferait pas forcément très responsable. Sachant que pour que la censure passe, il faut une conjonction des votes de la gauche et du RN.
Et puis, il ne faut pas sous-estimer aussi la vista de François Bayrou qui pourrait parvenir à faire durer une forme de conversation sur les retraites, jusqu'à l'été disons, en faisant durer un peu les choses. Et puis, après, il y a les vacances, et vous savez en France, les vacances c'est prioritaire. Et hop, on se retrouve à la rentrée. Alors, tout ça n'est pas impossible, mais au-delà, on ne voit vraiment pas comment l'artifice pourrait durer.
Pourrait durer, c'est-à-dire durer pour construire un budget 2026, on se souvient comme ça avait été compliqué pour le budget 2025. Le budget 2025, vous savez, c'était une sorte de ration de survie. Personne n'a été très regardant sur la qualité gustative. Il fallait bien quelque chose. Ça ne marchera pas deux fois, d'autant que le temps se gâte.
La guerre commerciale de Trump pèse sur la conjoncture. Ça se tend sur les déficits. Les taux d'intérêt sont à la hausse, portés par l'effort de réarmement en Europe et notamment en Allemagne. Tout ça, ça pèse sur le coût de renouvellement de la dette. Et à ce rythme, l'équation politique et financière du gouvernement va vite devenir insoluble.
En résumé, il semble difficile d'imaginer François Bayrou passer la rentrée. Il doit bien y avoir un trou de souris quelque part. Il y en a toujours un, mais là, je n'arrive vraiment pas à le distinguer. Il n'y a pas un fossé, il y a un océan entre ce que devrait faire le gouvernement pour rétablir les comptes et ce que les oppositions considèrent comme des lignes rouges. Alors, vous savez, les formules creuses du style "on peut dépenser mieux" ne suffiront plus. Le moment de vérité approche. Et même le sorcier François Bayrou le sait, il y a des limites à la magie.
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