Confinement, cinq ans après : pourquoi, quand et où a-t-il été inventé ?

Il y a cinq ans, la France se confinait pour la première fois afin de tenter de contenir la propagation de la Covid-19. "Jamais la France n'avait dû prendre de telles décisions en temps de paix", déclarait alors Emmanuel Macron. 

Le confinement est une invention relativement récente, puisqu'elle a été inventée il y a seulement sept siècles. Pourtant, les épidémies existent depuis que l'homme s'est sédentarisé et regroupé, ce qui a facilité la transmission des virus. 

Par exemple, en 428 avant J.-C., la peste frappe Athènes et un quart de la population de la ville grecque décède. Et c'est Hippocrate, le père de la médecine, qui est à l'origine de la forme la plus connue de confinement : la quarantaine. De ses observations, il tire la conclusion que la plupart des maladies aiguës durent en moyenne 40 jours. Ce chiffre, les catholiques l’adoptent pour des raisons religieuses, en écho aux 40 jours de jeûne de Jésus dans le désert. 40 jours, c'est le temps nécessaire, pour l’Église, pour chasser l’impur, dont faisaient partie les maladies. 

1321, la première quarantaine

Mais la première réelle quarantaine de l'histoire remonte à 1321. En France, une ordonnance royale interdit aux lépreux d'entrer dans les villes. Pour les accueillir, on crée des léproseries, où ils restent en quarantaine qui est, en réalité, un confinement définitif car, au Moyen Âge, on ne sait pas soigner la lèpre. Et on ne le saura pas avant le milieu du XIXe siècle.

La quarantaine d'une durée de 40 jours est instaurée 56 ans plus tard, à Raguse, ancien nom de Dubrovnik, en Croatie : les bateaux en provenance de pays où sévit la peste noire, ont interdiction d’entrer dans le port. Leurs équipages doivent également passer un mois sur une île avoisinante avant de pouvoir accéder à la ville, une sorte de sas de décontamination en plein air.

Venise adopte ensuite ce principe et crée une structure d'accueil baptisée lazaret, en référence à Lazare, le saint-patron des lépreux, mort de cette maladie avant d'être ressuscité par Jésus, selon la Bible. Dans ces lazarets aux murs épais, les marins et les passagers sont hébergés. Les marchandises, soupçonnées d'être contaminées, sont également stockées ici. Il est évidemment interdit d'en sortir, mais à force, beaucoup de personnes s'évadent. C'est la raison pour laquelle d'autres méthodes vont être imaginées.

Pass et cordon sanitaire

Au XVe siècle, les billets de santé sont instaurés. Il s'agit d'une sorte de passeport médical, prouvant qu'un voyageur arrive d'une ville qui n'est pas touchée par une épidémie. C'est, un peu, l'ancêtre du pass sanitaire utilisé lors de la pandémie de Covid-19.

En 1720, Marseille, où la peste frappe, décide d'utiliser une méthode plus dure. Pour tenter de contenir le virus qui se répand en Provence, un mur de 27 km est construit entre la Durance et le mont Ventoux. Des gardes sont même postés afin d'empêcher les gens de sortir de la zone contaminée. Cette situation va durer deux ans, période durant laquelle 120.000 personnes vont décéder, dont la moitié des habitants de Marseille.

L'ancêtre du cordon sanitaire est inventé un siècle plus tard. La France place alors 30.000 soldats à la frontière espagnole afin d'empêcher les personnes touchées par la fièvre jaune de traverser les Pyrénées. 

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