ÉDITO - A69 : "Cela fait des décennies qu’on dit des choses et qu’on ne les fait pas", regrette Isabelle Saporta

La France ne peut pas ressembler à la balafre de l’A69. 40 ans de tergiversations pour arriver à rien en ayant tout saccager. Les arbres ont été rasés, les cours d’eau détournés, les sols agricoles imperméabilisés, les habitants expropriés. 300 millions d'euros ont été dilapidés, 1.000 ouvriers ont été licenciés, pour rien. Ce gâchis n’est pas possible.

Comme ça n’est pas possible de dire que le narcotrafic est un danger majeur pour notre société, qu’il tue un homme tous les trois jours en France et en même temps vouloir vider la loi narcotrafic de tout ce qui pourrait la rendre efficace. 

Comme ça n’est pas possible de déplorer les taux dérisoires de retour au pays des personnes sous OQTF et en même temps, ne vouloir se fâcher avec aucun de ces pays d’origine. Comme ça n’est pas possible de faire un conclave pour réformer la réforme des retraites et en même temps dire aux partenaires sociaux que malgré leurs heures de travail, on ne changera rien.

Comme ça n’est pas possible de dire que notre armement nécessite des investissements massifs mais qu’en même temps on n’augmentera pas les impôts. Comme ça n’est pas possible de dire que la dette est notre priorité et en même temps ne rien faire pour la réduire. 

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Il faut sortir de l’ambiguïté hypocrite du "en même temps". Et que les choses soient claires, on n'a pas attendu le Président Macron pour s’y complaire. Cela fait des décennies qu’on dit des choses et qu’on ne les fait pas. Des décennies qu’on fait semblant de réformer. Des décennies qu’on fait du sur place au risque que notre pays tout entier finisse par n’être que l’immense balafre de nos renoncements.

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