Quand Donald Trump parle, l’OCDE s’inquiète. L’organisation de coopération et de développement économique redoute de voir la croissance flancher sur une bonne partie du globe. C'est assez extraordinaire ce que l'on vit. Un seul homme, par ses déclarations, par ses menaces, par ses outrances et ses changements de pied, est en train de stopper la mondialisation qui régnait sur l'économie depuis 50 ans.
La politique de Donald Trump est bien partie pour pénaliser tout le monde, y compris son propre pays. Attention, l'OCDE n'a pris en compte que les annonces à peu près certaines : 20% de droits de douanes supplémentaires pour la Chine, 25% pour le Mexique et le Canada et 25% sur l'acier et l'aluminium. On ne parle même pas des 200% sur les vins et spiritueux qui n'est qu'une menace verbale à ce stade. Donc la situation pourrait empirer encore.
L'OCDE anticipe une croissance mondiale moins forte. Une récession qui se profile pour le Mexique et une croissance qui est divisée par 3 au Canada. En Europe, la croissance française baisse un tout petit peu : en passant de 0,9% à 0,8%. On est moins touchés que les autres parce qu’on exporte moins que les autres, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne nouvelle en soi. L'Allemagne, déjà fragile, pourrait tomber de 0,7% de croissance, après 2 ans de récession, à 0,4%.
Les États-Unis aussi sont touchés. On se dirige vers une croissance moins forte mais avec une hausse des prix. C'est assez rare d'avoir ce double mouvement simultané. C'est du perdant-perdant. Donald Trump fait le pari d'avoir changé le modèle économique mondial au moment des élections de mi-mandat, dans deux ans. À ce moment-là, il espère que les États-Unis achèteront moins de produits à l'étranger et que la production sera revenue sur le sol américain. Des Airbus produits dans l'usine d'Alabama, des médicaments Sanofi fabriqués à Framingham près de Boston.
Reste à savoir s'il peut gagner ce pari en déstabilisant les bourses et en risquant de se mettre l'opinion publique à dos. Pas sûr. Il a été élu en promettant de limiter l'inflation. Vous connaissez le Watergate ? Le scandale qui a fait tomber le président Richard Nixon. Eh bien, je vais vous parler du "hamburgate". "Hamburgate", comme hamburger. Voilà le risque pour Donald Trump. C'est symptomatique des limites de la politique trumpiste.
Actuellement, il y a une pénurie de steaks hachés car la production de viande bovine américaine est retombée au niveau de 1951. Les fermiers ont arrêté car c'est une production qui coûte cher. La viande vient du Canada et du Mexique. Avec les droits de douanes supplémentaires, le prix du hamburger va donc progresser. La viande rouge pourrait devenir la ligne rouge des consommateurs américains.
Vous aviez déjà la "eggflation", l'explosion du prix des œufs. Dans certaines villes américaines, on paie 1 œuf 1 dollar. Maintenant, c'est la viande hachée. Finalement, c'est peut-être l'amateur de cheeseburger et de steak house qui va pousser le Président Trump à stopper sa guerre douanière. Car les droits de douanes montrent aussi les dépendances de l'Amérique et créent des pénuries sur place.
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