"Inacceptable". C'est l'adjectif employé par certains ministres, des chefs d'entreprises du MEDEF et de la CPME, ainsi que par la CGT qui se dit inquiète. L'administration américaine a envoyé une lettre pour mettre la pression sur les entreprises françaises et leur demander de stopper leur politique d'inclusion.
Plusieurs dizaines d'entreprises ont reçu ce courrier. Si on ne connaît pas précisément leurs noms à ce stade, on sait qu'il s'agit de sociétés françaises qui travaillent avec l'État fédéral américain. Cela peut donc concerner des structures chargées de l'impression de documents officiels, ou spécialisées dans la restauration et la fourniture d'énergie.
Il leur a clairement été indiqué que si elles appliquaient une politique de promotion interne basée sur l'inclusion et non sur le mérite, elles ne pourraient plus travailler avec les États-Unis. Cette nouvelle politique anti-DEI (Diversité, Équité, Inclusion) fait référence au décret 14.173 signé par Donald Trump dans la foulée de son investiture.
L'administration américaine menace directement les entreprises qui appliquent la loi française Copé-Zimmermann ou la loi Rixain, qui oblige les entreprises de plus de 250 salariés à avoir 40% de femmes dans les conseils d'administration et les comités exécutifs.
Le décret va également à l'encontre de l'index égalité femmes-hommes de Muriel Pénicaud et de tous les outils mis en place pour empêcher la discrimination à l'embauche. Certaines entreprises américaines ont d'ailleurs donné des gages à l'administration de Donald Trump.
Mark Zuckerberg, le patron de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a notamment déclaré vouloir plus d'"énergie masculine" et moins de politique de diversité. C'est désormais ce qu'on demande aux entreprises françaises.
Dans les faits, il est difficile de s'opposer à cette politique. En France, 500.000 personnes travaillent pour des entreprises américaines et sont soumises à ces nouvelles règles. Il est aussi compliqué de se passer de ce marché pour beaucoup d'entreprises nationales, les États-Unis étant la première économie mondiale.
Si aujourd'hui, l'égalité femmes-hommes est touchée, cela peut être demain la transition énergétique et les objectifs climatiques de l'accord de Paris. Les entreprises ont un caïd à la Maison Blanche et il impose un monde binaire : avec moi ou contre moi.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Donald Trump fait ça. En 2018, lors de son premier mandat, le président américain avait décidé de quitter l'accord nucléaire iranien et de rétablir l'embargo. Cela avait coûté très cher à quelques entreprises françaises au nom de ce que les Américains appellent l'extra-territorialité. Dès que vous utilisez le dollar dans vos transactions, vous êtes soumis à un droit de regard des États-Unis et à des sanctions.
En 2018, PSA a donc stoppé son développement en Iran alors qu'il venait de vendre 445.000 voitures durant les mois précédents. Des banques françaises ont même été sanctionnées par une amende fédérale car elles ont financé des crédits en dollars en Iran.
TotalEnergies avait aussi abandonné un projet de plus de 2 milliards dans un parc gazier et une commande d'une centaine d'Airbus avec Iran Air avait été revue à la baisse. Ces entreprises ont des sociétés installées aux États-Unis : elles cèdent donc aux injonctions de la Maison Blanche.
Les États-Unis de Donald Trump se voient comme les shérifs du monde et il faut respecter leur loi. Ils n'ont pas un colt Smith & Wesson pour y parvenir, mais le dollar.
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