ÉDITO - Alba Ventura demande de la "lucidité sur la nature du régime de Poutine" au RN et à LFI

La mort de l'opposant russe Alexeï Navalny a semé le trouble chez les partis classiquement proches de la Russie et pro-Poutine. Le Rassemblement National est un parti qui, depuis des années, explique qu’il n’est pas question de se mêler des affaires de la Russie. Marine Le Pen affirmait avoir "de l’admiration" pour Vladimir Poutine, qui représentait une "nouvelle vision du monde".

Au RN, on est "pro-poutine" par nationalisme, mais aussi par intérêt bancaire, puisque, lorsque le RN a eu du mal à se financer, il a fait appel à des banques russes. Au Rassemblement national, il n’a jamais été question de condamner l’empoisonnement de Navalny, ni de réclamer sa libération.

Pas question de voter au Parlement européen la résolution sur les conditions inhumaines de son incarcération, résolution dans laquelle il était écrit noir sur blanc que "Poutine devra payer pour les crimes qu’il a commis contre sa population". 

LFI poussé par un anti-américanisme viscéral

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Soudainement, Marine Le Pen présente ses condoléances à la famille Navalny et Jordan Bardella, quasiment les larmes aux yeux, parle d’une "nouvelle tragique pour les défenseurs des droits de l’homme et des libertés fondamentales". Un peu de cohérence !

De son côté, La France insoumise n'avait pas non plus voté pour condamner l'empoisonnement d'Alexeï Navalny, dont Jean-Luc Mélenchon soulignait le caractère antisémite, nationaliste et conservateur. Quelle qu’ait été la ligne politique de Navalny, la manière dont Poutine l’a traité est inhumaine.

Chez LFI, ce n’est pas le nationalisme de Vladimir Poutine, mais un anti- américanisme viscéral qui a conduit Mélenchon à qualifier le régime ukrainien, attaqué par la Russie, de "néo-nazi", en reprenant les mots de Poutine. Quand Jean-Luc Mélenchon écrit "Honneur à la résistance" au moment de la mort de Navalny, ça peut faire sursauter !

Des conséquences pour les prochaines élections ?

Mais cette proximité du RN et de LFI avec Vladimir Poutine est-elle défavorable à ces deux partis ? On pourrait espérer que politiquement, des personnalités qui aspirent à diriger la France, fassent preuve d’un peu plus de cohérence, surtout sur le terrain de la diplomatie et fassent preuve d’un peu plus de lucidité sur la nature du régime de Poutine.

Il est intéressant de se demander si les Français vont en tenir compte au moment de voter à la présidentielle ou aux élections européennes. Quand on vote, on vote rarement pour des considérations de politique étrangère et Alexeï Navalny, il faut bien le dire, était un inconnu pour la plupart des Français il y a quelques jours.

Il y a peu de chance que les Français se positionnent sur la question de savoir qui est pro-poutine et qui ne l’est pas, et d’une certaine manière, on peut le regretter.