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Le siège de la Commission européenne à Bruxelles le 22 septembre 2014 (illustration).
Crédit : AFP / EMMANUEL DUNAND
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L'Union européenne a décidé de mettre fin à l'un de ses défauts récurrents, à savoir l'absence d'uniformité dans les règles et mesures prises dans certains domaines. C'est pour cela que l'UE a décidé d'y remédier concernant les restrictions de voyage pour cause de Covid-19. Une tentative de mettre un terme à une forme de cacophonie qui ne semble pas rassurer le secteur aérien, fortement touché par la crise sanitaire.
Les ministres des Affaires européennes des pays de l'UE se sont réunis à Luxembourg et ont approuvé une cartographie des zones à risque au sein de l'espace commun. Néanmoins, les recommandations ne sont pas contraignantes, et les pays ont le choix des mesures restrictives à adopter, que ce soit des tests ou une mise en quarantaine.
Le texte, sur lequel plusieurs États membres se sont abstenus, prévoit que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) publie chaque semaine une carte de la situation de l'ensemble des pays de l'Union au niveau régional, avec un code couleurs commun en fonction du niveau de risque d'une zone : vert, orange, rouge.
Pour établir la couleur de chaque zone, l'organe européen prendra en compte le nombre de nouveaux cas pour 100.000 habitants sur les deux semaines précédentes, ainsi que le taux de positivité des tests. Le texte prévoit également une zone grise : elle désigne les territoires dans lesquels les données sont jugées insuffisantes, et où le nombre de tests menés pour 100.000 habitants est trop faible.
Selon la recommandation, contrairement à ceux qui viennent d'une zone verte, les voyageurs en provenance d'une zone orange, rouge ou grise peuvent se voir imposer à l'arrivée des mesures restrictives.
Les États membres ne doivent pas refuser l'entrée sur leur territoire des voyageurs venant d'un autre pays de l'UE - ce que fait actuellement la Hongrie tout en prévoyant certaines exceptions pour les citoyens tchèques, polonais et slovaques.
Par ailleurs, le texte indique qu'il faudra reconnaître d'un État à un autre les tests effectués par les voyageurs, ainsi qu'une exemption de quarantaine pour certaines fonctions jugées essentielles.
Un pays prévoyant de mettre en place des mesures restrictives à l'encontre de voyageurs venant d'une zone à risque devra informer l'État membre concerné, si possible 48 heures avant leur entrée en vigueur. Le public devra également être averti 24 heures à l'avance.
La mise en place d'un formulaire européen unique à remplir par les voyageurs est par ailleurs prévue.
Le texte final a été salué par la Commission européenne. Cette dernière avait en amont milité pour qu'une politique de tests soit privilégiée à des mises en quarantaine. Les mesures préconisées à Luxembourg sont accueillies comme un "signal fort" par la Commission. Elle assure que cela va "permettra de mettre de l'ordre dans une situation actuellement confuse".
Le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune s'est réjoui d'"une avancée essentielle dans un domaine qui a été trop souvent laissé à des initiatives nationales isolées et non coopératives".
En revanche, le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg Jean Asselborn, dont le pays s'est abstenu, a estimé que le texte devait être "complété et approfondi" en ajoutant d'autres critères. Il a jugé que son pays était "puni" pour sa politique de tests à grande échelle et regretté que le principe de libre circulation dans l'espace "Schengen soit l'exception en ce moment".
L'accord a été plus sévèrement critiqué encore par le secteur aérien, qui y voit un "échec" mettant en "danger des millions d'emplois".
L'Association Airlines for Europe (A4E), qui regroupe les principales compagnies européennes, l'Association internationale du transport aérien (Iata) et l'association des aéroports européens, ACI Europe, fustigent notamment le fait que les mesures de quarantaine ne soient pas abandonnées au profit des tests pour les voyageurs en provenance de zones à risque.
Le secteur, plongé dans la crise par la pandémie, se plaint depuis des mois des mesures en patchwork prises par les pays européens qui sapent la libre circulation dans l'Union.
Plus de 6,5 millions de cas de Covid-19 et plus de 240.000 morts ont été signalés en Europe, selon des chiffres de l'AFP. Le continent connaît un rebond de la propagation du coronavirus, que les pays tentent d'endiguer en durcissant à nouveau les mesures (restrictions des contacts, fermetures de bars, restaurants, couvre-feu, confinements localisés...).
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