Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, Airbus ne construit plus que 50 avions par mois contre 80. Un effet domino : en six mois, le secteur aérien a perdu près de 12.000 postes soit l’ensemble des emplois créés ces dix dernières années. Le parc aéronautique de Colomièrs en Haute-Garonne, une vaste zone industrielle entièrement dédiée directement ou indirectement à Airbus, illustre la situation.
Au milieu, les deux plus grands bâtiments abritent les centres d'ingénierie Airbus : les employés, le pass bleu autour du cou, arborent un air sombre. Ils filent vers la dernière sandwicherie du quartier encore ouverte. "Aujourd’hui, on est complètement dans l’incertitude. Personne ne sait vrai, donc autant continuer", estime Julie, une salariée.
Chez Assistance Aéronautique et Aérospatiale, qui fournissait des techniciens sur les chaînes d’Airbus, un plan social prévoit la disparition de 700 salariés, soit la moitié de l’effectif. "Chez Airbus, on entend qu’il n’y aura pas de licenciement contraint, mais nous, en tant que sous-traitants, on paie la facture", explique Arnaud Robin, délégué de la CFDT dans l'entreprise.
Le directeur général de l’Association internationale du transport aérien Alexandre de Juniac redoute que la situation ne s’améliore pas dans les compagnies aériennes. "La reprise s’est malheureusement arrêtée avec la deuxième vague et la mise en oeuvre de restrictions aux voyages, notamment les quarantaines", explique-t-il.
La quarantaine est une "dissuasion absolue" pour toute personne qui souhaite voyager, explique le directeur. "Qui va prendre le risque de passer une semaine ou deux semaines en quarantaine pour un voyage d’affaires de quelques jours ou pour un voyage touristique de quelques jours ?”, s’interroge Alexandre de Juniac.
Le directeur aimerait installer un système de dépistage pour tous les passagers à l’aéroport de départ : "nous essayons de convaincre les gouvernements de mettre en place ce dispositif, en contrepartie de la suppression de la quarantaine".
"Les gouvernements sont demandeurs de solutions" parce qu’il faut faire repartir le trafic aérien, "un formidable vecteur de reprise économique". Sans reprise dans l’aérien, la relance économique sera “lente et molle parce que la capacité de développement des affaires à l’international est totalement arrêtée”, estime le directeur.
Les compagnies ariennes perdent en moyenne 300.000 dollars par minute et 13 milliards de dollars par mois. "C'est effrayant, c'est une situation sans précédent", rappelle Alexandre de Juniac qui estime que "la situation reviendra aux tendances de 2019 fin 2023".
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