"Coalition internationale" contre le Hamas : soldats, renseignements, pays... À quoi pourrait-elle ressembler ?

Mardi, Emmanuel Macron a évoqué l'hypothèse d'une coalition internationale pour lutter contre le mouvement terroriste du Hamas. Sur RTL, Dominique Trinquand, ex-chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, dresse son portrait robot.

Le général Dominique Trinquand, invité de RTL le 10 octobre 2023

Crédit : RTL

HAMAS - Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, est l'invité de RTL Midi

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"La France est prête à ce que la coalition internationale contre Daech, dans le cadre de laquelle nous sommes engagés, puisse lutter aussi contre le Hamas. [Une] coalition régionale et internationale pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous".

Lundi 24 octobre, Emmanuel Macron évoquait au côté de Benjamin Netanyahu la possibilité d'un coalition internationale contre le Hamas. La proposition a, depuis, beaucoup fait réagir. Pour l'heure, l'idée est accueillie avec beaucoup de scepticisme dans la région. Néanmoins, pour le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, cette idée "n'est pas absurde". "Le diable est dans les détails. Il faut voir l'application de tout cela. Mais l'idée qui est sur la table (…) me paraît intéressante", avance-t-il au micro de RTL.

La coalition internationale contre Daech a été créée en 2014. Elle regroupe à ce jour 86 membres, dont la Ligue arabe. Au sein de ce groupe, il y a pourtant des pays résolument hostiles à Israël, comme l'Irak. Bagdad ne reconnaît même pas, aujourd'hui, l'existence de l'État hébreu. "Il va falloir qu'un certain nombre de pays se positionnent en face du Hamas. Il faut bien clarifier les choses et mettre d'un côté la légitime reconnaissance du droit des Palestiniens à disposer d'une patrie. De l'autre côté, le Hamas est un mouvement terroriste qui a été capable de mener les attaques du 7 octobre qui ne pense qu'à détruire Israël", martèle le général.

"L'armée israélienne n'a pas besoin de renforts" au sol

La France va-t-elle envoyer des militaires dans la région ? "Je suis stupéfait que les gens pensent à cela tout de suite", réagit Dominique Trinquand sur RTL. D'un point de vue opérationnel, cette coalition sera surtout "une coordination d'un certain nombre d'acteurs dont le premier rôle est d'abord d'échanger du renseignement", appuie l'ancien militaire.

"Est-ce que le Hamas communique avec Daech ? Al-Qaïda ? Y a-t-il des circuits communs ? Comment peut-on les neutraliser ? Voilà le type de travail que doit faire une coalition", détaille Dominique Trinquand. L'envoi de soldats français dans la bande de Gaza n'est pas à l'ordre du jour, s'avance-t-il. "Je pense que l'armée israélienne est suffisamment équipée pour le faire et n'a pas besoin d'un renfort quelconque", analyse l'ex-patron de la mission militaire française auprès des Nations unies.

L'une des principales difficultés à laquelle va être confrontée cette possible coalition est celui des alliés puissants du Hamas dans la région. "L'allié puissant essentiel, c'est l'Iran. Qui ne fait pas partie de la coalition [contre Daech]. C'est un sujet qui est exclu", répond Dominique Trinquand. Quant aux autres pays arabes, ils négociaient - pour la plupart d'entre eux - avec Israël avant les attaques du Hamas. "Il faut y aller progressivement, mais rien n'est impossible", argumente-t-il.

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